Rien ne va entre les responsables politiques des partis PUP, UFDG, PADES, autorités sous-préfectorales et ceux du RPG dans la sous-préfecture de Passaya, située à 75Km de la commune urbaine de Faranah.
A l’origine de cette tension, le désaccord entre le délégué chargé d’installer le bureau exécutif communal et ces partis susmentionnés sur le chronogramme de mise en place dudit bureau. Le 23 octobre, alors que tous élus s’apprêtaient à passer au vote pour élire leur bureau, la tête de liste du PADES a été surpris de se voir remplacé sans consultation préalable par un autre inscrit sur sa liste (le 11ème inscrit, NDLR). A la suite de cette confusion, éclatèrent de vives tensions qui se solderont par une bataille rangée dans la salle. Dans ces altercations, l’urne sera saccagée. Conséquence, le processus de mise en place du bureau qui devait avoir lieu ce 22 octobre a été reporté au lendemain, c’est-à-dire au 23 octobre.
Ce petit report n’a cependant pas permis aux belligérants d’accorder leurs violons. Au contraire, la tension sera exacerbée entre les parties et finalement les conseillers appartenant à l’opposition seront fait expulser manu militari de la salle de vote. Puis ils seront embarqués pour Faranah.
Interrogé, le Secrétaire général du PUP, Amara Kéita nous a confiés ceci: «les choses se sont passées dans de très mauvaises conditions. Le Délégué qui a été choisi à Faranah-ville en la personne de Abou Traoré, qui est le président du comité de crise du RPG, est allé à Passaya avec 5 personnes pour les faire entrer dans la salle. On lui a fait savoir que c’est un seul délégué qui devait être dans la salle. En dépit de ce rappel, il est entré avec ces personnes. L’opposition a dit que cela n’est pas recommandé. Cependant, il y avait encore un autre problème qui est le suivant: le délégué Abou Traoré est venu dire à l’opposition que Dr Ousmane Kaba qui est le patron du parti PADES a adressé une lettre à la tête de liste de son parti à la personne de Tito Mamoudou Camara qu’il ne votera plus et que c’est le 11ème inscrit sur la liste qui votera à sa place. Tito Mamoudou Camara, la tête de liste a rejeté ce remplacement et a exigé de prendre part au scrutin dans la salle. Cette discussion s’est passée à la rentrée de la sous-préfecture. Ils ont pris la photo du 11ème sur la liste pour la coller à la place de Tito Mamoudou qui est la tête de liste. C’est ainsi que sommes allés demander le président de la CESPI de Passaya en comparant les deux photos. Le président de la CESPI a reconnu que c’est Tito Mamoudou qui est la tête de liste PADES. Il fait ensuite savoir qu’il ne peut le faire remplacer par un autre… L’opposition a fait une alliance avec le PADES et a dit que si Tito Mamoudou, la tête de liste n’entre pas, elle ne votera pas. Durant 3 heures dans la salle, rien n’a marché et le délégué a suspendu l’installation qui devait avoir lieu le lundi 22 octobre. Devant l’impasse, les gendarmes qui sont aussi allés comparer les photos, ont tous admis qu’elles ne sont pas conformes. C’est pourquoi ils ont arrêté l’installation et sont repartis à Faranah ville après avoir mangé. Le mardi 23 octobre, ils sont revenus à Passaya avec deux 4×4 remplis de gendarmes. Cette fois, ils ont forcé la situation en disant que c’est le préfet qui a donné l’ordre. Que c’est Ousmane qui va voter à la place de Tito Mamoudou. Et Tito Mamoudou a dit que Dr Ousmane Kaba ne l’a pas appelé pour lui dire qu’il a été remplacé par Ousmane. Les gendarmes ont battu le représentant du PUP qui est Manga Oumar, celui de l’UFDG Manga Souleymane. Ils ont fait usage de gaz lacrymogène. A présent, les représentants du PUP, de l’UFDG et du PADES sont déjà aux arrêts.»
De son côté, le sous-préfet de Passaya, Sékou Keita, soutient contrairement à ces précédentes explications, que tout s’est bien passé et sans la moindre anicroche.
«Dans l’ensemble, il n’y a pas d’échauffourées chez moi ici. La délégation chargée de faire l’installation est venue vers 9 heures. Il y avait une foule très immense pour sa réception. Ils ont procédé à l’appel des nouveaux conseillers. Mais il se trouve qu’il y a un conseiller, la direction nationale du PADES l’avait changé pour mettre un autre. Parce que le PADES s’est rallié au RPG. Le représentant qui était là a dit le contraire. Donc, le PADES a pris un autre inscrit pour le remplacer. Parce qu’il a pour partenaire le RPG. L’UFDG avait 5 conseillers, le PUP 2, le PEDN 1 et le PADES 1. Donc, l’opposition a dit qu’elle n’est pas d’accord et que l’élément qui est sorti doit obligatoirement rentrer. Monsieur le Superviseur venu pour l’installation a expliqué le document du bureau politique national du PADES pour dire qu’il est changé. Les partis d’opposition ont rejeté ce document sous prétexte qu’il est faux. Et pendant ce temps, ils avaient préparé leurs hommes pour s’attaquer au symbole de l’État. Par prudence, le RPG est resté tranquille. Eux, ils ont affirmé qu’ils ne votent pas. Le Superviseur leur a dit que s’ils ne veulent pas voter, la loi permet de les vider de la salle. Mais ces menaces n’auront pas raison de ces opposants qui ont campé sur leur position. Tout en menaçant à leur tour d’empêcher le vote s’ils n’y prennent pas part. Pendant ce temps, leurs familles injuriaient dehors et jetaient des pierres sur la délégation. Vu la tension, le superviseur a décidé d’arrêter les travaux pour rentrer à Faranah. Quand il est parti, on nous a informés que le lendemain, il y aura installation. Personnellement, j’ai partagé avec eux cette information. Dans la matinée du mardi, la délégation est venue aux environs de 11 heures. Cette fois-ci, il y avait la brigade pour sécuriser les gens. Donc, les opposants sont rentrés dans la salle avec la même exigence.
Je suis venu sans succès les conseiller tout en leur rappelant que s’ils ne veulent voter, ils peuvent saisir la justice mais de laisser les autres voter. C’est par la suite qu’ils ont commencé à proférer des injures et menaces à l’endroit des agents des forces de l’ordre. Vu que la tension se ravivait, ils ont été vidés de la salle pour permettre aux autres élus de procéder à l’élection du maire. A l’issue de ce scrutin, le candidat du RPG a été élu avec 12 voix et le Conseiller du PADES a été élu au poste de premier Vice-maire. Les gens qui ont insulté la délégation qui sont au nombre de 4, ont été interpellés et transférés à Faranah.»
Il faut par ailleurs rappeler que le processus de mise en place des bureaux exécutifs communaux dans les localités de Hèrèmakono, Passaya et Sandeniya ont connu de vives tensions.
A signaler que les journées de lundi et mardi ont été des journées de tensions électorales dans trois sous-préfectures à Faranah dont: Hèrèmakono, Passaya et Sandeniya.