À quelques heures de la fête de ramadan 2021, la viande est invisible dans la boucherie et dans d’autres points de vente du centre-ville de Faranah, a constaté Guineenews© sur place. Depuis le petit matin, nombreux sont les consommateurs qui se sont à pieds d’œuvre pour chercher la viande mais en vain. Pour faute, les bouchers n’ont pas égorgé de bœufs. Ils sont dans les points de vente mais sans viande. Une situation qui met les fidèles musulmans dans les difficultés de trouver la protéine pour passer la fête dans l’allégresse. Ce manque de viande à Faranah remonte depuis trois mois.
Face à cette situation, les autorités communales ont pris des dispositions nécessaires pour ravitailler les populations et ont mis en garde tout boucher qui tentera de d’égorger un animal pour revendre à un prix exorbitant. « La loi lui sera appliquée », menacent-elles.
Interpellé sur cette situation, le trésorier de la coopérative des bouchers, Habib Cissé « alias Sabimbi », revient sur les motifs du manque de viande dans la boucherie. « Si les bouchers n’ont pas égorgé de bœufs aujourd’hui, c’est parce que le prix du bœuf est très cher. Depuis avant-hier (lundi 10 mai, ndlr), moi-même je suis en train de chercher des bœufs et vous m’avez trouvé sur le chemin à la recherche de l’animal en vain. A l’heure là, quand tu égorges un bœuf pour vendre le kilogramme à 30 000 GNF, tu ne peux pas t’en sortir. Sinon, d’habitude, à deux jours de la fête jusqu’à après la fête, on vend la viande et une quantité reste stockée encore. Tout le monde a vu ça ici, on vend la viande jusqu’à mettre le reste dans les réfrigérateurs. Mais si vous voyez depuis le matin jusqu’à maintenant, même un bœuf n’a pas été égorgé, c’est que le bœuf est devenu très cher. Sinon nous voulons bien travailler. Un bœuf de 80 kg, tu ne peux pas parler de 3 millions aux alentours du prix de cet animal, et le kilo ici c’est 30 000 GNF ce qui fait un totale de 2 millions 400 000fg mille. Donc c’est très cher », a-t-il précisé.
Quant au Maire de la commune urbaine, Oumar Camara, il a tenu à préciser les circonstances qui ont conduit à cette situation. « C’est au début du mois de ramadan qu’on s’est retrouvé avec les acteurs impliqués dans la vente de la viande. Nous nous sommes entendus que le prix du kilogramme va être maintenu à 30 000 GNF. Ils ont fait un plaidoyer, nous demandant de leur assister à ce que les jeunes animaux ne sortent plus de la ville pour ailleurs, et que les animaux accidentés aussi restent à Faranah. On s’est entendu sur ça. Il y a un acte officiel dignement signé par le préfet qui interdit la sortie de tout animal qui n’atteint pas les 2 ans et demi, mais que le prix du kilogramme reste maintenu à 30000 GNF. Donc, depuis ce temps on a vu qu’il y a certains bouchers qui ont accepté. Par contre, d’autres sont hostiles à cela. Maintenant, nous sommes à la veille de la fête, ils veulent s’organiser pour créer la crise, ils veulent vendre à 35000 GNF. Maintenant-là, il n’y a pas de viande au marché. Mais quelque chose qui a été décidé de façon collégiale, ce n’est pas à la veille de la fête quand même qu’on doit faire dérogation à ça. Donc, j’ai appelé le président de la chambre de commerce, le président des marchands de bétail, j’ai attiré leur attention. Faisons en sorte que le marché soit approvisionné en viande aujourd’hui et demain le jour de la fête. Après ça, on va se retrouver. Mais toujours, il y a des réticences chez certains bouchers. Donc, nous-aussi, ce n’est pas à la dernière minute qu’on doit nous poser cette situation, et nous sommes là pour ne pas qu’il y ait du tort aussi au niveau de la population. Donc ce sont les 30000 GNF par kilogramme qui vont être maintenus et celui qui me respectera cela, trouvera la loi sur son chemin. On leur a alerté. Pour le moment, les dispositions prises…», a-t-il affirmé.
Pour bon nombre d’observateurs, les bouchers refusent d’abattrent les bœufs dans l’espoir de hausser le prix du kilogramme de viande, à Faranah. D’ailleurs, c’est partout au pays en ce moment. À Conakry, nous avons appris que le kilo de la viande de bœuf s’est vendu jusqu’à 100 mille francs guinéens.