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Faranah: Bras de fer entre étudiants et encadreurs de l’Institut Giscard d’Estaing

La journée d’hier jeudi 5 juillet, a été très agitée pour le personnel de l’Institut Supérieur Agronomique et Vétérinaire Valery Giscard d’Estaing de Faranah où plus rien ne va entre étudiants et encadreurs.

C’est la deuxième fois que les étudiants et les responsables de la direction de cet institut se quittent à queue de poisson à cause des pécules. Comme l’année dernière, très remontés contre les membres de la direction, les étudiants se sont regroupés très tôt ce jeudi matin à la devanture de l’ISAV pour barricader la nationale Faranah-Dabola qui passe devant le portail de l’institut. Ils exigeaient leurs bourses après 9 mois de cours. Cet argent leur permet de rejoindre non seulement leurs familles respectives mais aussi de s’acquitter de certaines dettes contractées pendant l’année. Après la soutenance, les étudiants attendaient impatiemment cet argent. Mais contre toute attente, cela a retardé.

C’est pourquoi décidés, les étudiants voulaient tout entendre ce jeudi matin sauf le non-paiement de leur bourse. Très fâchés, ils dénoncent les « fausses  promesses » de l’Etat avec le slogan : « On veut l’argent, on a faim ».

Malgré la tension, il n’y a eu aucun dégât ni blessé. Aucune présence non plus des forces de l’ordre.

Néanmoins, les médias se sont efforcés à approcher certains d’eux pour savoir les motifs réels de leurs manifestations.

« Ce matin, nous sommes dans la rue. On manifeste. Ce n’est pas pour autre chose. C’est à cause de nos bourses. Parce que l’Etat a promis nous payer le 5 juillet. C’est aujourd’hui le 5 juillet. Nos amis sont payés à Kankan, à Kindia et à Conakry. Les autres sont payés, pourquoi pas ceux de Faranah ? Voilà pourquoi nous manifestons. Nous sommes là pour réclamer notre droit. Tout le monde sait que Faranah est difficile. Nous sommes au 10ème mois. Nous devons payer des loyers, nous n’avons pas à manger et d’autres étudiants sont malades et on refuse de nous payer», dénonce un étudiant qui a requis l’anonymat.

«Cette année, les choses ont changé à l’ISAV. Nous sommes là uniquement pour l’affaire d’argent.  Qu’ils fassent tout  pour nous libérer ce vendredi  dès 8 heures avec notre argent. Nous n’y acons plus rien à faire ici. Trop, c’est trop. En Guinée, rien ne bouge pacifiquement si ce n’est pas la violence. Ils nous ont beaucoup promis. Donc, nous n’avons plus besoin de promesses de l’Etat ni de nos dirigeants », renchérit un autre étudiant  frondeur.

Interrogé sur les motifs réels de la manifestation des étudiants et sur les dispositions prises par la direction pour les satisfaire, le Directeur général adjoint chargé de la formation, Pr Abdoulaye Barry explique : « Comme vous le constatez, très tôt le matin, les étudiants ont fait un regroupement au niveau de la devanture de l’ISAV en réclamant leurs pécules. Par rapport à ce problème  des étudiants, il y a des démarches administratives à faire avant le décaissement. Dieu merci, ces démarches administratives sont terminées et le virement est fait. A l’heure où je vous parle, tous les comptables de toutes les institutions d’enseignement supérieur confondues sont à la Banque Centrale de la République de Guinée à Conakry pour procéder au décaissement. Comme les étudiants se sont regroupés, nous leur avons fait appel et nous les avons informés que la démarche administrative est achevée, les comptables sont à la banque pour le décaissement et nous leur avons demandé d’observer une marge de sécurité pour demain vendredi pour permettre aux comptables de décaisser calmement jeudi. Parce qu’on ne sait pas à quelle heure ils vont décaisser. Et après le décaissement, très tôt ce vendredi matin, ils vont bouger de Conakry.  Avec le calvaire de Linsan, on s’attend à eux samedi. Donc, on a affiché un programme de paie pour les pécules des étudiants qui commencera samedi si telle est la volonté de Dieu. Et en dépit de cela, on leur a demandé d’observer le calme, la discipline et que l’argent, par la grâce de Dieu, ne tardera pas à venir».

A noter que le retard de paiement des pécules des étudiants à Faranah commence à être une coutume. Car, c’est la deuxième année consécutive que cela se répète.

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