«Il y a trop de mensonges dans le pays. Il faut qu’on donne la force à notre parti. Il faut qu’on se dise la vérité, le RPG Arc-en-ciel a perdu un peu de sa superbe, il est peu affaibli… Laissons le copinage, regardons notre parti (…). Mais les gens se battent pour avoir des postes de décision. Je n’ai pas dit que je ferais de tous vos enfants des ministres, des directeurs, des préfets et autres…»
Après l’accord politique signé entre l’UFDG et le RPG Arc-en-ciel, le président de la République, Alpha Condé a tenu à se rendre ce samedi 11 août au siège de son parti à Gbessia pour calmer les esprits, a-t-on constaté sur place.
Dès l’entame de son discours, Alpha Condé a fait comprendre qu’il ne peut pas aller hier chez Sidya Touré, président de l’UFR, aujourd’hui au siège de l’UPR de Siradiou Diallo, dirigé actuellement par son Conseiller Bah Ousmane, sans passer au siège de son parti, le RPG Arc-en-ciel.
«Il y a trop de mensonges dans le pays. Il faut qu’on donne la force à notre parti. Il faut qu’on se dise la vérité, le RPG Arc-en-ciel a perdu un peu de sa superbe, il est peu affaibli. Pourtant, le parti est comme la colonne vertébrale, s’il n’existe pas, il n’y aura personne. Il faut qu’on intègre les jeunes de 20 à 30 ans dans le parti. Si vous vous êtes battus pour le parti, aujourd’hui votre âge ne vous permet pas de travailler comme par le passé, il est mieux que vous passiez le témoin à votre enfant», a expliqué Alpha Condé à ses militants.
Poursuivant, Alpha Condé a déclaré devant ses militants qu’il avait prédit le scénario qui s’est passé lors des élections communales. Pour lui, les cadres de la direction nationale du RPG n’ont pas suivi ses conseils.
«Lors des élections locales, j’ai dit la vérité aux membres du BPN (Bureau Politique National). J’ai dit que les élections locales sont différentes de celle présidentielle. Un militant peut voter Alpha Condé. Mais si vous choisissez quelqu’un qu’il n’aime pas, il ne va jamais voter pour ce dernier. J’ai dit cela mais, ils ne m’ont pas écouté. Si vous vous battez avec des personnes, il faut accepter le partage. Mais ils ont dit qu’il faut 80% pour le RPG Arc-en-ciel, ils ne m’ont pas écouté. J’ai dit que s’ils partent dans une préfecture, de choisir celui qui est populaire même s’il est issu d’un petit parti ou encore, qu’il soit membre de la société civile. J’ai dit s’ils ne font pas comme je l’ai dit, beaucoup de nos militants ne vont pas voter. Deuxièmement, beaucoup vont former des listes indépendantes. Laissons le copinage, regardons notre parti (…). Mais les gens se battent pour avoir des postes de décision. J’ai dit que je me battrai pour sortir les femmes dans la pauvreté. Je n’ai pas dit que je ferais de tous vos enfants des ministres, des directeurs, des préfets et autres. On va restructurer le parti pour qu’on aille au congrès. L’élection locale n’est rien par rapport aux élections législatives et présidentielles. Qu’est-ce qu’un chef de quartier et un maire peuvent ? Alors battons –nous pour donner la force à notre parti. Ceux qui parlent aujourd’hui qu’ils sont malinkés, où ils étaient quand on battait les malinkés. Ceux qui parlent aujourd’hui qu’ils sont soussous, où ils étaient quand on battait les soussous. Ils étaient tous dans des trous. Comme ils détournaient hier, le fait qu’on ait mis fin à cela, c’est pourquoi ils ont en train de crier. Jamais le RPG n’a été plus fort que quand j’étais en prison. Tout cela, c’est grâce aux femmes que les jeunes aussi doivent pendre exemple mais, ils sont trop pressés», a-t-il expliqué.
Il faut par ailleurs préciser que le discours a été tenu alternativement en maninka, soussou et français.