Un contentieux judiciaire oppose l’ancien préfet et l’ancienne députée uninominale de Dubréka à la société Binaih Pêche. Le dossier porte sur une expropriation de cette entreprise du port de Kopèrèt qu’elle exploitait depuis un certain temps, à la suite d’un contrat de bail scellé entre elle et l’ancien ministre de la Pêche et de l’Économie numérique, André Loua.
Or, la représentante de la société Binaih Pêche dit y avoir investi plus de 2500 dollars US. L’affaire a donc été portée devant la justice. Et les deux mis en cause ont été condamnés à 5 ans de prison ferme et au paiement de 10 milliards GNF, au titre de dommages et intérêts.
Ayant été mis sous verrou, les deux condamnés viennent de bénéficier d’une liberté provisoire suite à l’appel interjeté par leurs avocats. Une démarche qui ne rassure pas trop Mme Touré Fatoumata, la plaignante. Et pour cause ?
« Ils ont usé de leur force pour nous exproprier de notre port de pêche où on a investi plus de 2500 dollars US. Younoussa Sylla nous a exproprié de notre port et l’a mis à la disposition de Eva Kaltamba pour prouver à mes partenaires qu’ils sont plus forts », a-t-elle expliqué en larmes, au cours d’une conférence de presse qu’elle a animée à Conakry.
De la mise en liberté provisoire accordée à Younoussa Le Bon Sylla et Eva Kaltamba, Mme Touré soupçonne une certaine faveur que la justice serait en train de faire à ces deux anciennes autorités de Dubréka. En ce sens, dit-elle, qu’à la suite de la sentence les ayant condamnés à 5 ans de prison et au paiement de 10 milliards GNF, son avocat, Me Salifou Béavogui, avait interjeté appel pour demander 50 milliards GNF.
« Mais le jour du procès, ce qui s’est passé nous a laissé croire que la justice est du côté de Younoussa Le Bon et de Mme Eva, parce qu’ils ne m’ont pas donné la parole pour m’exprimer le jour où on leur a accordé une liberté provisoire. Ils n’ont pas non plus laissé la latitude à mon avocat de s’exprimer, sous prétexte qu’ils n’ont pas vu le document qui atteste qu’on a effectivement interjeté appel », a relaté la conférencière qui s’exprimait en langue nationale Soussou.
Fondant son espoir sur le Colonel Mamadi Doumbouya qui dit que la justice sera la boussole qui va guider la transition, Fatoumata Keita manifeste le souhait que justice soit rendue.
« Il ne faudrait pas que notre jugement se fonde sur certaines affinités ou sur la parenté », a-t-elle émis.
Selon la conférencière, malgré le gros investissement que sa société a fait sur le port, celle-ci n’y a opéré que durant un an et quelques mois, contrairement à Eva Kaltamba qui y a passé plus de trois et qui se faisait passer pour la petite amie de l’ancien président de la République, Alpha Condé.