L’assemblée nationale guinéenne a ratifié ce vendredi 26 juin 2020 la convention de base pour l’exploitation des blocs I et II de Simandou, récemment signée entre la SMB-Winning et le gouvernement. Le vote s’est soldé par 99 pour et deux (2) abstentions sur 101 présents et 13 absents.
Ce projet, tel qu’il est présenté, devrait rapporter 15,5 milliards de dollars US à l’Etat guinéen pour une durée de 25 ans, plus de 30 000 emplois directs pendant la phase de construction, 65 000 indirects pendant la construction et 20 000 en phase d’exploitation. Sans oublier que sur le plan infrastructurel, il y aura une voie ferrée d’environ 650 kilomètres, un port maritime à Forécariah et un corridor agricole de 150 millions de dollars.
Au terme des discours, débats et recommandations, le président de l’assemblée nationale a déclaré que «…la convention est adoptée avec une écrasante majorité ».
Recommandations des Groupes parlementaires
Juste avant, ce sont les présidents de groupes parlementaires qui se sont succédé à la tribune pour les commentaires, recommandations et consignes. C’est le député Ibrahima Deen Touré, président du groupe parlementaire, «rassemblement républicain » qui ouvre cette étape. En dépit des réserves et autres remarques, le député a indiqué que: « dans notre vision républicaine du développement, en tant que groupe parlementaire constitué de partis politiques fondamentalement adossés au bien-être du peuple… et eu égard à notre profond attachement à la liberté d’entreprendre, à la création de l’emploi et au respect des valeurs environnementales que nous défendons, je recommande… de voter favorablement… »
A sa suite, Dembo Sylla, président du groupe alliance patriotique, a invité « les réputés à voter oui… ». Mais avant, il recommande « l’emploi effectif de la main d’œuvre locale, qu’à égalité de compétences techniques, que le principe de la priorité des nationaux soit de rigueur, une prise en compte approfondie des aspects environnementaux soit faite en accordant une importance à la diversité écologique, la cause de la flore, à toutes les échelles possibles, une observation rigoureuse de l’interdiction d’intérêts directs et indirects, objet de l’article 3.1.2 de la convention dans la société. »
Il a demandé également que l’Etat trouve les moyens de rendre possible « la détection d’autres minéraux » en plus du fer et de la bauxite ; et « la construction à Kérouané d’une infrastructure sanitaire de niveau acceptable… », prenant l’exemple sur d’autres compagnies minières.
Quant à Aly Kaba, président du groupe parlementaire du RPG AEC, il a demandé « un vote majoritaire, un vote unanime au présent projet de convention» qu’il présente comme une prouesse de l’exécutif qui saisit l’opportunité du moment dans le marché minier international. Il reviendra sur les avantages économiques et sur le plan infrastructurel. Même si, à l’écouter, « il y a eu des recommandations auxquelles notre groupe s’associe… pour la mise en œuvre du projet, notamment sa partie infrastructures», selon ses propres termes. Des recommandations sur le plan fiscal et technique que les ministres du budget et des mines ont promis d’intégrer dans la mesure du possible.
A noter que les députés Mamadou Bah Badicko du parti UFD et Oyé Béavogui du PDG-RDA sont les deux députés qui se sont abstenus de voter pour la convention.