Au lendemain de la publication du décret de nomination des 33 membres du nouveau gouvernement, Guinéenews© a contacté le chef de file de l’opposition Cellou Dalein Diallo.
Dalein s’est montré très pessimiste en disant que « de toutes les façons, la politique ne changera pas, car elle se définit à Sekhoutoureyah tant qu’Alpha est là. Et cette politique est caractérisée par la corruption, la division et la mauvaise gouvernance. Je ne vois pas ce qu’un nouveau premier ministre ou un gouvernement pourra changer, car tout se décidera à Sekhoutoureayah, et conformément à la ligne définie par Monsieur Alpha Condé. »
Parlant de la qualité des hommes et des femmes qui composent le nouveau gouvernement, le président de l’UFDG est resté dubitatif : « ce n’est pas un profond changement, ce sont pratiquement les mêmes »
A propos de ses anciens collègues de l’opposition, Aboubacar Sylla et Mouctar Diallo, qui sont entrés dans le gouvernement, Dalein précise : « chaque parti garde sa liberté et choisit son positionnement en fonction de ses convictions ou de ses intérêts. Je ne sais pas ce qui a prévalu dans le choix de mes deux anciens collègues, mais, ils sont libres de faire leur choix et de changer de positionnement. Maintenant, on verra ce qu’ils peuvent apporter à Monsieur Alpha Condé. Est-ce qu’ils peuvent lui imposer les valeurs qu’ils ont défendues jusqu’à maintenant ou vont-ils changer de valeurs pour s’adapter à la politique d’Alpha Condé ? »
Dans tous les cas, Cellou dit n’avoir pas été surpris du départ des deux transfuges : « tout le monde savait depuis longtemps qu’ils étaient en négociation avec le Professeur. Moi, je respecte le choix de chacun, mais il faut en donner les vrais motifs. Il ne faut pas justifier sa décision par les problèmes relationnels que l’on a avec le chef de file de l’opposition. On est opposant, car on est opposé à la mauvaise gouvernance, à certaines pratiques comme la corruption, les fraudes électorales, le non-respect des accords politiques, de la constitution et des lois de la République. Donc, si on abandonne la défense de ces valeurs pour entrer dans le gouvernement, il faut l’assumer. Car si on change de positionnement, on change de valeurs.»