Particulièrement actif ces derniers temps dans le registre de la répression contre les protestataires contre la conduite de la transition, le parquet général près la Cour d’appel de Conakry est dans le viseur des militants des droits de l’homme. L’organisation guinéenne des droits de l’homme (OGDH) compte le saisir d’un rapport sur les représailles alléguées dans la banlieue nord de Conakry suite aux affrontements intervenus, en lieu et place de la marche pacifique du FNDC du 28 juillet dernier.
Pour rappel, le côté nord de la haute banlieue de Conakry a été particulièrement agité les jeudi 28 et vendredi 29 juillet dernier. Une marche pacifique programmée par le Front national pour la défense de la constitution (FNDC) -désormais dissous par le gouvernement- empêchée par les autorités a viré aux affrontements. Bilan, des morts et des blessés par balles et d’autres objets, sans oublier les arrestations et les dégâts matériels, au-delà des rangs des manifestants et des forces de défense et de sécurité.
Abordant la question dans l’émission « Sans Concession » de Guineenews, Maître Alpha Amadou DS Bah, a déclaré « qu’on nous a fait état de 6 cas de décès, mais pour l’instant, c’est 5 personnes qui sont identifiées. Pour le sixième cas, nous sommes en train de vérifier« . Un jeune homme dont l’identité et la provenance ne sont toujours pas connues, y compris des autorités.
Toujours sur le bilan, le vice-président de l’OGDH informe que « nous avons recensé plus d’une cinquantaine de blessés, de Hamdallaye à Kagbèlen ». Précisant que « la liste n’est pas exhaustive, du fait que beaucoup de cas ne seraient pas déclarés, par peur des représailles. »
A propos des arrestations, on ne compterait « pas moins de 100 cas« , toujours selon l’invité de Sans Concession qui confirme également que « les services corporels dont les traces sont constatées sur des victimes ». Sans oublier « les forts soupçons d’extorsion de fonds à des citoyens, en échange de leur liberté alors qu’ils auraient été abusivement arrêtés« .
Des accusations corroborées par plusieurs sources « mais qui restent difficiles à prouver« , admet-il, « surtout qu’il s’agit des faits qui se seraient produits à l’abri des regards indiscrets« . Même si, confie l’activiste des droits de l’homme, « des témoignages existent sur ces cas, ainsi que le fait que ceux des manifestants qui auraient été détenus dans un camp militaire. »
Pour ces faits et d’autres encore à élucider, le vice-président de l’OGDH annonce que son organisation s’apprêtait à saisir le parquet général pour que justice soit rendue. Une façon pour les activistes des droits de l’homme d’interpeller ce service, particulièrement prompt quand il s’agit de sévir contre les voix dissonantes à celle des militaires au pouvoir. Surtout depuis le départ de l’ex Procureur Général devenu ministre de la Juste dans la foulée d’une décision du tribunal de première instance de Dixinn qui a débouté Alphonse Charles Writh, dans l’affaire qui l’opposait à Foniké Menguè et compagnie.