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Etats généraux de la décentralisation : les vérités crues d’Alpha Condé aux élus locaux

Le président Alpha Condé n’a pas mâché ses mots ce jeudi 14 février devant les élus locaux en marge des états généraux de la décentralisation et du développement local au Palais du peuple de Conakry.

D’abord, il a affirmé que « les collectivités locales doivent être capables à partir de leurs propres fonds et des appuis financiers de l’Etat satisfaire les besoins fondamentaux des populations à la base ». A en croire Alpha Condé,  il n’y aura pas plusieurs caisses qui facilitent  les détournements locaux…« C’est l’objectif même de la création de l’ANAFIC (Agence Nationale de Financement des Collectivités Locales). Cette nouvelle politique de financement des collectivités est une innovation et une avancée significative. Plus de mille milliards de francs guinéens seront mobilisés en 2019 et 2020 en faveur des communes. L’argent n’aime pas le bruit donc, évitons les soubresauts déstabilisateurs de sécurité et de paix durables », s’est-il adressé aux élus locaux.

« C’était clair pendant la première République, la terre appartenait à l’Etat. Mais aujourd’hui, nous sommes dans une  situation totalement ubuesque ; on ne sait plus à qui appartient la terre. Il est nécessaire que nous ayons une nouvelle réforme foncière. Comment voulez-vous que les gens viennent construire après, vous vous dites que la terre appartient à vos grands-pères. Aucun préfet n’a le droit de faire un bail a plus forte raison vendre un terrain », a-t-il dit.

Et de poursuivre : « Nous avons constaté que certains préfets et maires ont vendu les terres de l’Etat.  Nous sommes en train de mener les enquêtes, tout terrain vendu de façon illégale sera repris par le gouvernement sans indemnisation. Par contre, si le terrain est vendu légalement par un fonctionnaire, nous allons procéder à l’indemnisation et poursuivre en justice le fonctionnaire qui a vendu le terrain.  Les gens se battent pour être maires en pensant qu’ils vont vendre les terrains et s’enrichir, ce n’est pas possible. Quiconque vend un terrain sera poursuivi sans aucun état d’âme. »

Dans la même logique, le chef de l’Etat a invité tous les élus locaux à s’engager résolument dans le sillage de renforcement de l’unité nationale et la réalisation des objectifs du PNDES (Plan National du Développement Economique et Social)  afin de lutter contre la pauvreté.

« Vos élections à la tête des exécutifs communaux confirment à tous les niveaux que le choix du peuple de Guinée repose substantiellement sur les fondements et des principes démocratiques. Ce ne sont pas les ONG (Organisations Non Gouvernementales)  et des individus qui sont les porte-paroles du peuple alors que personne ne les a élus. Ils ne représentent qu’eux-mêmes. Evidemment, l’évolution du monde est en train de nous donner raison. Ceux qui soutenaient ces ONG qui ne présentent rien sont en train d’être confrontés au même problème chez eux. Ne peuvent parler au nom du peuple que seuls les gens qui sont élus par le peuple (…) », a-t-il fait savoir.

« sans compromission, j’ai consacré tout mon  temps à défendre les vertus cardinales pour que les fils et filles de Guinée puissent exercer leur droit et se sentir égaux dans la jouissance des normes consacrées par notre Constitution. La mauvaise gouvernance n’est pas seulement au niveau central mais aussi, dans les décentralisations. Combien de responsables locaux ont détourné les ristournes minières ? Le dernier cas est celui de Dubréka où une société de carrière a payé des milliards, la population s’est révoltée pensant que le montant n’a pas été payé alors que les responsables ont perçu et ont détourné. Nous veillerons à ce que l’argent de l’Etat, qu’il soit au niveau central ou au niveau décentralisé soit dépensé dans les règles des finances publiques et non au profit de quelques individus. J’ai souhaité vous réunir pour partager avec vous la nouvelle politique de la décentralisation. L’incompréhension sociopolitique durant ces dernières années ponctuée dans une période de deux ans de maladie à virus Ebola, m’ont empêché d’apporter des réponses adéquates aux demandes sans cesse et croissantes des populations », a enchaîné Alpha Condé.

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