La Direction de la Police Judiciaire (DPJ) a sommé le directeur général de la radio Espace de lui donner des informations de la personne signataire du spot du FNDC (front national pour la défense de la constitution). C’est ce qu’indique un document signé par le Directeur de la DPJ et adressé au Groupe Hadafo Média dont le seul tort aura été de diffusé un spot qui n’incite ni à la révolte ni à l’insurrection populaire.
Interrogé par Guinéenews, le PDG du Groupe Hadafo Médias, a confirmé avoir reçu une circulaire de la DPJ qui date du 29 juin dans laquelle, une demande a été faite au directeur général de la radio Espace de « fournir l’identité, la fonction et l’adresse de la personne signataire de la décharge vous demandant de diffuser sur vos antennes un spot publicitaire comportant des propos subversifs de nature à mettre en danger la sécurité et la cohésion nationale. »
Pour Lamine Guirassy, cette demande de la DPJ est un « acte d’intimidation dans la mesure où nous avons arrêté la diffusion pendant que d’autres médias continuent à diffuser le spot. »
Sur cette demande, le ‘’Boeing’’ Lamine Guirassy dit que la police sait bien qu’il a été « rédigé et signé par le comité de pilotage du FNDC. »
Dans le but d’avoir plus de détails sur les mobiles de cette lettre, nous avons joint vendredi après-midi le directeur général de la DPJ, le commissaire Fabou Camara. Mais, on nous a fait comprendre qu’il serait en réunion.
Voici in extenso, le spot mis en cause : « Le Fndc déplore et condamne énergiquement les violences exercées sur les populations civiles par les forces de défense et de sécurité De nombreux Guinéens ont payé ce combat pour la liberté de leur vie. Mais le Fndc rassure le peuple de Guinée que ces crimes ne resteront pas impunis. Le Fndc rassure aussi l’ensemble des camarades de lutte arbitrairement détenus, que tout ce qui est possible sera fait pour obtenir leur libération.
A l’heure actuelle, des actions judiciaires sont déclenchées à la Cour Pénale Internationale (CPI) et à la Cour de Justice de la CEDEAO contre ce régime dictatorial pour avoir perpétré des crimes contre l’humanité.
Malgré l’observation de la trêve, la lutte citoyenne continue et elle continuera jusqu’à la victoire finale dans l’intérêt supérieur de la Guinée.
Tenons-nous prêts pour des actions décisives qui seront annoncées prochainement. Le combat ne fait que commencer. Ensemble unis et solidaires, nous vaincrons. »
Ce n’est pas la première fois que le Groupe Hadafo Média soit victime d’intimidation. Par le passé, certains de ses journalistes avaient été poursuivis par la justice guinéenne pour des faits mineurs.