Jugé pour des pratiques de charlatanisme et d’escroquerie depuis deux mois, un marabout du nom de Mohamed Kounta a été condamné ce mardi 16 mai par le Tribunal correctionnel de Dixinn. Il a été reconnu coupable d’avoir escroqué la somme de 45 mille dollars et 12 millions de Francs CFA, au préjudice de ses clients Mamadou Tanou Barry et Salif Keita. Il a écopé de deux ans d’emprisonnement dont un an assorti de sursis et une amende de 5 millions GNF. Il doit également payer les montants à lui reprocher aux plaignants.
En effet, selon nos informations, les sieurs Mamadou Tanou Barry et Salif Keita sont venus confier leurs soucis au marabout. Chacun a sollicité l’aide du marabout pour sa réussite. A son tour, le marabout leur a demandé de lui verser des montants pour qu’il les aide à réaliser leurs vœux. Et à chaque fois, le prévenu leur demandait sans cesse de l’argent pour des soi-disant sacrifices et leur donner des potions magiques.
Ils disent avoir versé toutes ces sommes sans avoir de résultats probants. Mamadou Tanou n’a pas eu ce qu’il a voulu et aujourd’hui il fait face à de nombreuses dettes.
C’est ainsi que les deux prévenus ont porté plainte pour escroquerie et charlatanisme. Le marabout a été arrêté et placé sous mandat de dépôt le 18 novembre 2022.
Au cours des débats, le prévenu a reconnu avoir travaillé pour les plaignants. Mais, contrairement aux déclarations des deux, il dit n’avoir pris qu’un montant de 12 millions francs CFA destinés aux sacrifices.
De leur côté, les parties civiles maintiennent leur version selon laquelle l’escroquerie porte sur les sommes de 45 mille Dollars et de 12 millions F CFA.
Pour sa part, le ministère public par la voix du procureur Mamadou Hady Barry, au cours de ses réquisitions, a estimé que Mohamed Kounta est effectivement coupable des faits qui lui sont reprochés. Car, dit-il, le prévenu a utilisé une fausse identité en se faisant appeler Chérif au lieu de Mohamed Kounta. Mais, il a aussi réclamé de l’argent à la partie civile pour des sacrifices qu’il n’a jamais faits.
« Il a aussi utilisé un tiers du nom de Almamy pour récupérer les fonds. Donc tous les éléments constitutifs de ces deux infractions (escroquerie et charlatanisme) sont établis à son encontre. Et ces infractions lui sont imputables », a-t-il ajouté.
C’est pourquoi le ministère public a demandé la condamnation du prévenu à un an d’emprisonnement et une amende de 30 millions GNF.