Dans un de nos articles publié ce vendredi 24 septembre 2021, nous avons involontairement attribué des propos à Mme Malado Kaba, ancienne ministre de l’Economie et des Finances. En fait, ces propos étaient tenus par Mme Aïcha Bah, ancienne ministre de l’Education nationale. La rédaction de Guineenews présente ses excuses pour les désagréments causés. Voici les propos tenus par les deux ex-ministres interrogées sur la transition en Guinée par les confrères d’Espace Fm.
Malado Kaba, ex-ministre de l’Economie et des Finances : “Une bonne transition? “C’est une une transition efficace, et inclusive. Encore une fois, c’est difficile de parler de durée quand on ne sait pas le contenant en effet. Il est important d’abord de définir les objectifs qu’on cherche à atteindre pendant cette transition, les résultats et de là les actions. Cela nous permettra d’avoir une durée. Je tiens également à revenir sur le fait que plus d’un Guinéen sur deux est en fait une Guinéenne. (…) Nous avons le devoir d’assurer la participation pleine et entière des femmes dans le processus de transition. Pourquoi? Parce que nous savons que lorsqu’il y a des crises que cela soit de nature politique, économique ou sociale, les femmes et les enfants sont en première ligne. Ce sont eux les plus vulnérables. Donc, elles doivent faire partie de la solution. (…)
Je crois que la première difficulté à laquelle on fait face et de manière globale, on a à gérer une transition. On n’est pas dans une vision de développement. Et la difficulté à laquelle, ils seront confrontés est de décider quelles sont les actions qui appartiennent véritablement à la transition et qui doivent être donc de court voire de moyen termes et quelles sont les actions qui sont du long terme. On ne peut pas pendant une transition s’occuper du développement. Bien sûr, quand je le dis comme ça, ça à l’air facile parce que tout s’imbrique et tout est imbriqué. La première difficulté sera d’identifier quest-ce qu’on met dans le contenu dans le bocal transition (…) nous avons un problème en terme de dette intérieure. Je pense que cela doit faire des actions sur lesquelles il faut y pencher pendant cette transition. On a accumulé des arriérés de paiement vis-à-vis des PME locales qui sont des créanciers de l’Etat aujourd’hui. Et nous mettons en difficulté ces PME. Mais nous mettons aussi en difficulté le système bancaire. Tout est lié. Je pense que l’apurement de cette dette intérieure est l’un des éléments importants pour moi.
Sur le plan des dépenses et des recettes, il faut rétablir les équilibres notamment en matière de dépenses. Je crois que c’est là où il faut aussi s’y pencher sur la qualité de la dépense. Moi, cela me semble important, le rapport qualité-prix.
Les sanctions internationales à cause du Putsch ? Quand vous parlez de sanctions, pour moi, c’est du domaine politique. La Banque Mondiale et le FMI n’ont pas pour vocation, ils n’ont pas dans leur mandat, de se pencher sur les questions politiques. C’est plutôt les institutions telles les Nations-Unies, l’Union Européenne qui ont un mandat très clair sur les questions de coopération politique (…) Les projets en court vont probablement souffrir de quelque retard. Pour moi, aujourd’hui, il faut rassurer les partenaires au développement (…) parce qu’ils ont besoin de la contrepartie nationale.
Sur les Audits : pour conférer le caractère le plus neutre, objectif, à ces audits, il faut faire appel probablement à des compétences externes pour éviter d’être juge et partie et pour éviter la chasse aux sorcières. (…) il faut qu’on mette fin à l’impunité en rassemblant.”
Pour Mme Aïcha Bah, l’ancienne ministre de l’Education nationale : “Dans cette transition, je tiens absolument à ce que l’on mette l’accent sur l’éducation, la priorité sur l’éducation des enfants. (…) La transition doit ressembler à quelque chose de fiable et de viable. Ce sera pour moi une période où on ne connaitra plus la corruption. Quiconque vole, on tape dur. Vous vous souvenez de ce que Jerry Rawlings a fait au Ghana. C’est ce genre de choses qu’il faudra faire, lutter contre la corruption. Toute suite mettre des institutions fortes, ensuite reprendre complètement le fichier électoral, l’assainir, le refaire d’ailleurs. On peut même faire le recensement de la population, ce sera une excellente chose. Depuis 2014, il y en a plus.
Or pour avoir un fichier électoral correct, il faut commencer par le recensement national, ensuite faire confiance à ceux qui sont aujourd’hui, chefs. Ils ont pris des changements, leur faire confiance, les rendre responsables de leurs engagements. (…) ils ont pris des engagements. Nous avons tous écoutés. Ils sont en train aujourd’hui de mener des consultations nationales tous azimuts y compris la diaspora. C’est quelque chose que nous n’avons jamais vu. C’est la première fois. Cela leur permettra d’avoir une vue générale, de comprendre les besoins de la population guinéenne, ça leur permettra de mieux gérer la transition. Je ne souhaite pas une transition très longue mais très efficace. Seuls les militaires peuvent absolument lutter contre la corruption.”
Comment avez-vous observé la transiition ? : (…) Je souhaiterai vivement que le colonel Mamady Doumbouya en profite pour toute suite pencher sur la réconciliation nationale. Elle est là et nous en sommes très heureux. Tout est calme, tout le monde est content, il n’y a pas de faux pas. Et comme je le disais tantôt, le fait d’avoir organisé des consultations tous azimuts, c’était vraiment la bonne chose qu’il fallait faire. Ça va leur permettre d’avoir un bon départ, ç a va leur permettre d’avoir une charte parce qu’ils vont savoir exactement ce dont les populations ont besoin. J’étais très heureuse de voir les femmes s’exprimer.”