C’est un secret de polichinelle. L’État guinéen a du mal à maintenir ses travailleurs à leurs lieux d’affectation. Ce problème ne date pas d’aujourd’hui. Très souvent, le plus grand nombre des fonctionnaires affectés à l’intérieur du pays passent par tous les moyens possibles pour se faire maintenir dans les grandes villes. Certains n’hésitent même pas à abandonner leur poste d’affectation. C’est le cas à Tougué où sur 45 agents de l’environnement, seulement 7 sont en poste à ce jour (11 juillet 2019, ndlr). Les autres restent introuvables alors qu’ils sont tous salariés.
En marge d’une mission de travail dans cette préfecture de la région administrative de Labé, votre quotidien électronique Guineenews© a abordé ce sujet épineux avec la première autorité de la ville. El Hadj Abdourahmane Koin Baldé déplore cette triste réalité et condamne ces agissements inciviques.
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« Nous sommes vraiment désolés que toutes les décisions soient prises en assemblée générale alors que l’application reste parfois impossible. Deuxièmement, les cadres ‘’forestiers’’ qu’on a affectés, tous savent très bien que ce n’est pas des cadres qui ont été conséquemment préparés. Alors, ils ne peuvent pas pratiquer dans la protection de l’environnement. Troisièmement, ce qui nous met mal à l’aise, c’est que l’année dernière, on nous a affectés 45 agents. Aujourd’hui, on n’a pas 7. On ne sait pas où ils sont partis. Ils viennent prendre service, ils vont sans retour. Donc, ils reçoivent des mutations à partir du département de l’Environnement, je ne sais pas comment ça se fait. On ne peut pas gérer toute une préfecture avec 8 ou 7 agents. Donc, nous avons ces difficultés-là », révèle le préfet de Tougué.
Ce problème reste et demeure une équation délicate pour le département de l’Environnement. Interpellé sur le sujet, le commandant Diallo Telico, le directeur général adjoint de la conservation de la nature a reconnu ce problème qui est entier en Guinée. « Comme tout fonctionnaire, ils sont affectés, ils sont déployés au niveau des communes, au niveau des préfectures comme les autres travailleurs de la santé, de l’éducation, … mais le plus souvent ils ne restent pas. L’homme doit être bien formé, bien préparé pour faire quelque chose de beau, de bien, de vrai et de juste », soutient-il.
Selon nos informations, cette situation est la même dans la quasi-totalité des préfectures de la république de Guinée. L’occasion faisant le larron, il est important qu’à l’annonce d’un nouveau recrutement de 1 600 conservateurs de la nature, il serait intéressant de résoudre d’abord ce problème d’abandon de postes.