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Entrepreneuriat jeune à Lola : sur les pas d’un jeune héliciculteur qui fait des émules

À Lola, la simple collecte d’escargots pendant la saison des pluies ne suffit plus pour satisfaire la demande des consommateurs. À l’image de Moriba Alfred Goa, qui s’est lancé dans l’élevage d’escargots. Alors qu’autrefois, il était facile d’obtenir des escargots pendant la saison des pluies à Lola, ce n’est plus le cas désormais en raison de la déforestation avancée. Sous la pression sociale, les animaux sauvages sont menacés par l’usage excessif de produits chimiques depuis quelques années.

Pour répondre à la demande croissante des consommateurs, de plus en plus de personnes se tournent vers l’élevage d’escargots. C’est le cas de Moriba Alfred Goa, un ingénieur agronome spécialisé dans l’héliciculture, qui élève des escargots géants d’Afrique.

« L’élevage d’escargots géants d’Afrique, des gastéropodes à stries noires de grande taille, est très bénéfique en raison de leur sécrétion abondante de bave. Selon lui, cet élevage présente plusieurs avantages. Les escargots sont silencieux, inodores et leurs excréments n’ont pas d’odeur désagréable. Ils sont résistants aux maladies, peu gourmands en nourriture, ce qui réduit les coûts d’alimentation, et ils ont un fort potentiel commercial en raison de la demande toujours croissante pour la viande d’escargot, la plus chère sur le marché », explique-t-il.

Selon ses dires, « cette viande possède des vertus thérapeutiques inestimables. La masse viscérale, une chair blanche très riche en protéines facilement digestibles, est bénéfique pour des affections telles que la constipation, les hémorroïdes et l’hypertension. La coquille, appelée carapace, est utilisée pour traiter les brûlures cutanées et le cancer de la peau. Elle est également taillée pour être utilisée dans des salons et des hôtels comme cendrier, ainsi que dans l’architecture des maisons. La bave, cette partie gluante, est très prisée dans l’industrie cosmétique pour ses propriétés rafraîchissantes, qui rendent la peau lisse, souple et fraîche. L’élevage n’exige pas une surveillance constante. L’entretien des enclos à escargots se fait seulement tous les deux ou trois mois. L’essentiel est de veiller à maintenir de la nourriture dans les mangeoires et de l’eau dans les abreuvoirs. Cela présente un avantage majeur en permettant de se consacrer à d’autres activités sans nuire à l’élevage. Cependant, cette activité comporte des exigences spécifiques et son non-respect peut entraîner des problèmes importants. Avant de se lancer dans un projet d’élevage d’escargots, il est crucial de garantir un environnement propice », ajoute Moriba Alfred Goa.

En ce qui concerne les coûts, il précise que « l’acquisition d’un terrain de 60 mètres carrés coûte 12 millions de francs guinéens. La construction de l’abri nécessite 32 millions, tandis que les équipements d’élevage s’élèvent à 12 millions. L’importation de noyaux depuis la Côte d’Ivoire, d’un coût de 5 millions de francs guinéens, est essentielle. Les escargots doivent être maintenus à l’ombre, car l’exposition au soleil est la principale cause de mortalité. Un espace relativement vaste est nécessaire en fonction du nombre d’animaux à élever, et la densité dépend de la taille des escargots. Pour les escargots de grande taille, pesant plus de 250 grammes, il ne faut pas dépasser 50 individus par mètre carré. Pour ceux de 200 grammes, on peut en accueillir jusqu’à 100 par mètre carré. Le choix de reproducteurs est crucial, et il est important qu’ils proviennent d’élevages plutôt que d’être ramassés en milieu naturel. »

« Les animaux nés en captivité n’ont pas de notion de saisons », explique Moriba Alfred Goa. Ils ne distinguent pas entre la saison des pluies et la saison sèche, ne connaissent que l’arrosage par l’éleveur, se nourrissent exclusivement de provende et évoluent dans un environnement artificiel. Cette catégorie d’escargots pond de manière constante, tous les mois de l’année, voire plusieurs fois par mois. Une loge abrite 6 escargots mâles et 12 femelles. Lors de la ponte, une femelle dépose environ 400 œufs, d’où émergent entre 396 et 398 petits. Cependant, le principal défi actuel est le manque de ressources. L’héliciculture demeure peu développée en Guinée, d’où mon humble appel à l’assistance de partenaires pour soutenir cette activité. Les limitations financières entravent notre progression. Sinon, je pourrais avoir des centaines de milliers. »

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