En plus de l’insécurité et du manque d’infrastructures sanitaires, la commune rurale de Madina Wora (dans la préfecture de Mali Yembering, région administrative de Labé) reste confrontée à un autre problème et non des moindres. Le système éducatif de cette sous-préfecture est paralysé par non seulement un manque criard d’enseignants mais aussi par l’absence de certaines structures sanitaires indispensables dans la formation des élèves.
« Au niveau de l’éducation, nous avons un grand problème car Madina Wora fait partie des plus grandes communes rurales de Mali. Mais Wora n’a toujours pas de lycée. Mon ambition c’est d’avoir un lycée avant la fin de mon mandat car c’est cette année que j’ai pris service. Donc, ça c’est dans mon programme. On a beaucoup d’écoles, mais comme il n’y a pas de lycée, les jeunes étudient jusqu’aux portes du lycée et abandonnent les études parce qu’ils n’ont pas de proches à Mali centre où ils peuvent loger afin de poursuivre leurs études. Donc, très souvent, ils se retrouvent au Sénégal comme cireurs de chaussures ou vendeurs de pain. Donc, cela est un grand problème. Voilà pourquoi je me suis dit qu’il faut un lycée à Madina Wora avant la fin de mon mandat », explique Abdoul Karim Diallo, le maire de Wora.
En plus de ce manque à gagner, les enseignants affectés dans cette commune rurale abandonnent toujours leur poste à en croire au maire : « l’autre difficulté est liée à l’enclavement de la localité. Vu que la route est en mauvais état, pratiquement tous ceux qu’on affecte ici n’acceptent pas de rester. Très souvent, les fonctionnaires viennent voir l’état de la route, ils trouvent aussi qu’ils sont très éloignés de leurs familles. Ils cherchent directement à quitter. Donc, c’est grâce aux bénévoles contractuels qui n’ont pas le choix qu’on arrive à faire fonctionner les écoles. Il y a beaucoup de difficultés dans ce secteur parce que l’année dernière on a eu deux écoles qui n’ont pas fait cours par manque d’enseignants », fustige-t-il.
Cette situation perturbe très souvent la formation des enfants en zone rurale. Ce, malgré toutes les politiques mises en place par les autorités de l’éducation afin de changer la donne.