Malgré les arguments et menaces de gel de salaire bandits par le gouvernement de Kassory Fofana, le SLECG (Syndicat Libre des Enseignants et Chercheurs de Guinée) ne veut guère bouger d’un iota. A la faveur d’une assemblée générale extraordinaire ce samedi 13 octobre à Donka, les enseignants ont réitéré le maintien de leur mot d’ordre de grève, lancé le 3 octobre dernier.
Devant ses collègues enseignants, Oumar Tounkara, Secrétaire général adjoint du SLECG et par ailleurs, président de la commission syndicale des négociations a remercié les enseignants d’avoir observé le mot d’ordre de grève. Il a profité pour dire que comme pour les 40%, qu’ils vont inlassablement œuvrer jusqu’à ce que «les intérêts qui sont confisqués par un clan de bandits soient respectés…».
Selon M. Tounkara, la vie est un gobelet : «je bois, tu bois, il boit, nous buvons, vous buvez et ils boivent. Alors, est-ce que ce sont seulement quelques individus qui doivent boire et que les autres que nous sommes, soyons-à pour uniquement les applaudir?
A en croire Oumar Tounkara, la question est très simple, «qu’est-ce que le gouvernement propose concernant les huit millions de francs Guinéens comme salaire de base de tous les enseignants. Il n’y a aucune littérature à faire face à cette question. Au lieu de nous dire que x ou y millions, les représentants de l’Etat ont préféré nous dispenser des cours d’Economie en parlant des contraintes économiques, de la Banque Mondiale, le FMI, la FEC (Facilité Elargie de Crédit). Pire, ils nous demandent une trêve. Vous pouvez commander un cheval, mais il ne faut jamais s’asseoir sur son nez ».
«Pas de recul, non à l’intimidation, à bas la peur, à bas les traîtres », a scandé Aboubacar Soumah, Secrétaire général du SLECG. «Le défi qui nous interpelle est immense et il va falloir retrousser les manches pour le relever», a-t-il lancé.
Et de poursuivre : « nous avons un grand défi à relever. On veut montrer à l’opinion nationale et internationale que les enseignants guinéens sont nuls. La vache qui allaite fait beaucoup plus de lait en saison pluvieuse qu’en saison sèche. Donc plus que cette vache est entretenue, plus sa production de lait est élevée. Plus l’enseignant aussi est entretenu, plus il donne un enseignement de qualité. Mais, le gouvernement est entrain de montrer qu’il n’accorde aucune importance à l’Education guinéenne. Cela se matérialise aujourd’hui par le remplacement des enseignants par des incompétents, des cadres nuls ramassés ça-et-là, qui n’ont aucune expérience, aucune compétence».
Plus loin Aboubacar Soumah a condamné limogeage et les mutations arbitraires qui visent les responsables du mouvement dans les différentes universités notamment à Labé, à Kankan et à N’zérékoré pour fait de grève.