Dans la dernière partie de l’entretien qu’il a bien voulu accorder à la rédaction régionale de Guinéenews basée à Labé, le ministre de l’Education nationale et de l’Alphabétisation a abordé la question du trafic des manuels didactiques qui est devenue monnaie courante en Guinée. Conscient de l’existence du problème, Dr Amadou Bano Barry entend mettre un terme à cette forfaiture qui gangrène le système éducatif de notre pays.
« Quand c’est écrit : ‘’ministère de l’enseignement pré-universitaire et de l’alphabétisation, à ne pas vendre’’. Normalement, ce n’est pas à vendre. Maintenant ces livres, lorsqu’ils sont importés, ils sont distribués aux écoles. Normalement dans les écoles, on doit pouvoir les donner non seulement aux enseignants mais aussi on doit les prêter aux élèves pour qu’ils puissent les utiliser et les ramener. Vous regardez toute la chaîne. Entre le moment où ça arrive au magasin central, le transport vers Labé, la remise à l’IRE (inspection régionale de l’éducation), l’IRE à la DPE (direction préfectorale de l’éducation), la DPE à l’école, de l’école à l’enseignant, de l’enseignant à l’élève ; sur cette chaine, naturellement c’est quelque part à ce niveau ou à plusieurs niveaux que le livre quitte sa destination, son lieu d’orientation pour se retrouver sur le marché », a expliqué le ministre de l’Education Nationale.
Face à ce trafic, il est difficile voire impossible de retrouver tous les coupables du bradage des manuels didactiques, reconnaît Dr Bano Barry. « Si vous dites que vous allez envoyer des gendarmes pour récupérer tout ce qui se trouve sur le marché, vous aurez autant de gendarmes que de citoyens parce que tout simplement, c’est la même chose que les produits pharmaceutiques. La plupart arrivent par le truchement d’une importation légale et se retrouvent sur le marché », précise-t-il.
Pour ce faire, le département de l’Éducation nationale envisage des solutions palliatives, a indiqué le ministre Bano. « c’est de voir dans quelle mesure, mais ça augmente les coups, personnaliser les livres. Ce qu’on va faire, c’est que désormais, quand on envoie des livres pour les enseignants, on va s’assurer qu’on a une base de données pour que si un enseignant reçoit un livre, qu’il figure dans la base. On sait désormais que celui a reçu un livre et plus jamais il ne pourra recevoir un livre avant que tous les autres enseignants de Guinée ne puissent recevoir leur livre. C’est de diminuer le nombre de livres version dure et augmenter le nombre version électronique. Parce que si vous vendez des livres au marché, c’est parce que vous avez une version papier. Si le livre se trouve dans les tablettes, les ordinateurs que nous souhaitons mettre de plus en plus dans le système éducatif naturellement il n’y aura pas de vente. Vous savez, le voleur est malin, mais il s’agit seulement d’un peu d’intelligence pour pouvoir arrêter ce que le voleur vole. Pour la simple raison que vous changez les dispositifs et c’est ce qu’on va faire », s’est engagé le ministre Bano Barry.
Il faut rappeler qu’il arrive souvent que ces manuels soient en rupture dans les établissements scolaires alors qu’ils pullulent sur le marché. Ce, malgré le sceau du ministère de tutelle pour indiquer que ces manuels constituent une propriété privée de l’État.