La mafia des surveillants, délégués et enseignants dans les centres et salles d’examen à Siguiri a dévalorisé la tenue des dernières épreuves des examens nationaux. A travers une enquête, votre quotidien électronique a constaté la création des groupes de traité de sujets sur les réseaux sociaux et le laxisme des surveillants et délégués.
Si les examens constituent une évaluation du degré de compréhension et l’aptitude des apprenants à travers des épreuves écrites et/ou orales. Ceux qui se passent à Siguiri, en particulier et de la Guinée, en général font exception.
Malheureusement, l’existence d’une énorme mafia, organisée dans les centres et salles d’examen par les enseignants et surveillants, entache sérieusement la crédibilité de ces examens à Siguiri :
Primo: les surveillants font semblant de fouiller les candidats en les laissant entrer avec des téléphones (Smartphones).
Secundo: les enseignants des écoles forment des associations de traiter de sujets qu’ils envoient à ces élèves dans les salles via Messenger sur les réseaux sociaux (Facebook) à partir d’un groupe qu’ils ont créés et dont le prix de l’adhésion varie entre 350.000 FG et 500.000 FG.
Nous avons détecté un réseau lié à cette nouvelle pratique particulièrement préjudiciable au système éducatif guinéen, que nous avons pu infiltrer malgré des soupçons. Les cerveaux dudit réseau, apprend-on, se trouveraient à Conakry. Et les délégués qui viennent en mission à Siguiri pour superviser ces examens, sont abondamment alimentés en pots-de-vin issus des cotisations dans les écoles. Une chose qui freine nuit dangereusement à leur mission idem qu’au bon accomplissement de l’objectif, « tolérance zéro ».
Pour preuve, une déléguée au BAC 2018, qui a sans doute touché aux pots-de vin, ne sait guère gêner d’exposer son indélicatesse en déclarant dans une causerie ceci : « les gens de Siguiri, m’ont accueillie, j’en suis contents. Donc, je ne vais déranger personne que personne ne me dérange. »
Alors que chaque délégué perçoit entièrement ses frais et perdiems de mission bien avant son départ du département à Conakry, dénonce un haut cadre du ministère de l’enseignant national.
Poursuivant notre investigation, nous avons sondé des élèves en leur envoyant des traités alors qu’ils sont dans les salles d’examen. Et comme par miracle, ces candidats au BAC ont tous, avant de nous transférer le sujet du jour, répondu à nos messages via Facebook et au moment où les épreuves se déroulaient.
En raison de cette pratique, nombreux sont des élèves qui affluent désormais sur Siguiri, chaque année pour y passer leurs examens.
Conséquence, ce sont les différents examens qui perdent en prestige, se déprécient, se dévalorisent comme le dénonce un enseignant ayant requis l’anonymat.
« Laisser les enfants copier pendant les examens, est très mauvais pour l’éducation. Car, l’examen n’aura plus de valeur et les enfants n’accorderont plus d’intérêt aux études. Et ils passeront dans les classes supérieures sans niveau. C’est la raison pour laquelle nos universités déversent toujours des diplômés incapables de décrocher des emplois, si petits qu’ils soient », a fustigé cet enseignant.
Le hic est que même les autorités locales sont au courant de l’existence d’une mafia dans les examens à Siguiri. Dans un débat, un cadre de la direction préfectorale de l’éducation a avoué qu’à la faveur d’une réunion préparatoire des examens, il a été dénoncé cette triste réputation qui fait de Siguiri une préfecture où les candidats viennent désormais ramasser l’admission aux différents examens nationaux.
Faut-il souligner qu’au cours de ce BAC session 2018, les délégués ont procédé à la saisie d’une importante quantité de téléphones portables sur les candidats dans les différents centres d’examen de la préfecture.
Face à cette dérive, le Directeur préfectoral de l’Education (DPE) de Siguiri, a exprimé son désarroi avant de proposer des solutions : « les élèves entrent avec leurs téléphones dans les salles d’examen. C’est une situation qui est difficile à canaliser. En guise de solution, le gouvernement doit déconnecter les réseaux téléphoniques au moment des examens, sinon aujourd’hui le phénomène a atteint un seuil inacceptable. Parfois, on ne comprend même pas comment ils font rentrer les téléphones dans les salles », s’est indigné Mamady Camara, Directeur préfectoral de l’éducation de Siguiri.