De nouvelles manifestations de rue sont annoncées pour les jours à venir par les forces vives de Guinée, dans la capitale et à l’intérieur du pays. Preuve que le mano à mano entre la junte et ses opposants se poursuit sans répit. Après une entrée en matière qui s’est soldée par plusieurs victimes civiles, la semaine dernière. A l’allure où va le train, certains observateurs pensent que la médiation des muftis n’aura donc pas permis de débarrasser la transition de ses ondes négatives, outre mesure.
C’est comme si les concessions consenties par le gouvernement, à travers la libération des militants prodémocratie, laissaient les forces vives sur leur faim. Elles en demandent donc plus pour rendre les armes.
Tel est le message qui découle de ce durcissement de ton des frondeurs anti-CNRD. Qui donnent l’impression de par leur « entêtement », d’en avoir assez soupé des promesses de la junte. Et que dorénavant, la seule alternative demeure l’épreuve de force. Il faut aller au clash, si l’on veut arracher des concessions à cette junte autiste. Tel semble être le crédo des frondeurs, qui appellent à poursuivre les manifestations de rue, afin de pousser le gouvernement dans ses retranchements.
Les forces vives donnent l’impression de vouloir s’engouffrer dans la brèche ouverte par la libération des militants prodémocratie. Pour obtenir le maximum de concessions.
Cette décision découlant d’une immixtion de l’exécutif sur les plates-bandes de l’autorité judiciaire, pourrait ainsi créer un précédent dangereux.
Nombreux sont les observateurs qui fustigent ce qui s’apparente à un manque de courage de la part de la junte. C’est aussi cela les limites du paradoxe de la paix contre la justice.
Procédé employé généralement dans des conflits, pour aplanir les divergences.
Il conviendrait de noter que le tollé suscité par cette mesure gouvernementale, a tiré le barreau de sa léthargie. Les avocats ont dans la foulée poussé un coup de gueule contre cette manière de faire des gouvernants. Tout en appelant à une journée sans audience pour ce lundi 15 mai. En guise de protestation contre cette violation des procédures judiciaires par l’exécutif.
Ce mélange des genres en rajoute à la gestion à la petite semaine de la transition, qui prend les allures d’un capharnaüm, dont on aura du mal à sortir, à l’allure où vont les choses.
On ne peut que renvoyer dos à dos les parties antagonistes, pour qui la fin justifie les moyens. Et qui n’ont cure de l’intérêt général. Chacune préférant voir midi à sa porte. Il y a de quoi plaindre les chefs religieux qui se voient embarqués dans cette galère, où se sont des roués politiques qui mènent la danse. A quand la fin de ce grand capharnaüm?