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Éditorial : Goodluck et Soglo à l’épreuve du bourbier guinéen

Goodluck Jonathan et Nicéphore Soglo, respectivement ancien président du Nigéria et du Bénin, devenus des porte-étendards en matière de lutte contre les tripatouillages constitutionnels en Afrique, séjournent à Conakry, dans le cadre d’une mission internationale initiée par le National Democratic Institute (NDI) et  la Fondation Kofi Annan (KAF), destinée à prendre le pouls de la situation politique de notre pays. La communauté internationale qui ne cache pas sa préoccupation par la crise guinéenne, consécutive au fameux projet de troisième mandat, qui agite les esprits, entend ainsi user pour le moment du « soft power », d’où la présence de cette délégation dans nos murs.

Officiellement cette mission serait venue en Guinée  pour évaluer le niveau des préparatifs des élections législatives prévues le 16 février 2019.

Mais vu le contexte marqué de plus en plus par des convulsions politiques autour du projet de changement constitutionnel, en vue du « maintien » du chef de l’Etat au-delà de 2020, Goodluck Jonathan et Nicéphore Soglo ne pourraient ne pas aborder la question avec les protagonistes de la crise.

Déjà que cette mission n’est que la suite logique du sommet de Niamey qui s’est tenue le 02 octobre. A l’initiative toujours  du National Democratic Institute (NDI) sur ‘’la limitation constitutionnelle des mandats présidentiels en Afrique.’’

Où étaient présents d’anciens présidents africains, considérés comme des modèles, pour avoir quitté librement leurs fonctions, une fois que leurs mandats sont échus.

Il s’agit notamment d’Amos Sawyer du Libéria, Goodluck Jonathan du Nigéria, Nicéphore Soglo du Benin, Mme Samba Penza Catherine de la Centrafrique entre autres.

Le fait marquant de ce sommet fut l’annonce solennel faite par le Président Issoufou Mahamadou du Niger de ‘’respecter scrupuleusement les dispositions de la République du Niger et de passer le pouvoir en 2021 à un successeur démocratiquement élu’’.

La mission de Conakry s’annonce délicate pour la simple raison que chaque camp campe sur ses positions.

Pendant que le Front national pour la défense de la constitution (FNDC) poursuit ses manifestations, sans aucun répit, avec les sacrifices que cela implique en termes de pertes en vies humaines, l’exécutif lui, est en campagne avant la lettre, pour vendre son fameux projet de changement constitutionnel.

La mission a entamé ses consultations ce lundi par des échanges avec la société civile, dont le FNDC. Abdourahamane Sanoh, le leader de la plateforme a mis à profit cette rencontre pour inviter la délégation, à mettre tout en œuvre pour éviter au pays de sombrer dans le chaos.

Goodluck et Soglo devront également prendre langue avec les acteurs politiques et les institutions républicaines, autour de cet imbroglio.

Avant de tirer une conclusion de leur mission dont la fin est prévue le 13 décembre.

Sur les attentes de cette mission, il ne faut pas se faire d’illusions. Ces missionnaires  n’auraient en réalité  pas de solution toute faite pour cette crise devenue assez complexe au fil du temps. Avec la palette des victimes qui ne cesse de s’allonger.

C’est du moins ce que pensent maints observateurs, pour qui le « soft power » a plusieurs fois montré ses limites dans la résolution des crises guinéennes.

Eux seraient plutôt pour l’emploi du « hard power », pour venir à bout des velléitaires.

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