A l’appel au dialogue que vient de lancer l’Union Européenne aux acteurs de la crise guinéenne, le principal opposant au régime, Cellou Dalein Diallo, oppose la mauvaise foi du gouvernement, à ne jamais prendre en compte les recommandations issues des différents conclaves inter guinéens. Dalein semble dire ainsi que l’époque où il avait la berlue est désormais révolue.
Des dialogues, la Guinée en a connu à foison depuis l’avènement de la troisième république. Sans que cela ne produise l’effet escompté. Puisque le décompte macabre s’est poursuivi à telle enseigne que nous sommes à plus de 200 morts depuis 2010. De quoi nourrir le scepticisme de Cellou Dalein Diallo, principal opposant au pouvoir de Conakry. Des dialogues qui ont tout l’air de manœuvres dilatoires, dont le but serait de rouler l’opposition dans la farine.
C’est le moins qu’on puisse écrire. Et c’est comme si le président de l’Union des forces démocratiques de guinée (UFDG) n’avait plus envie de battre sur la même enclume. D’ailleurs aller à un dialogue dans le contexte actuel ne serait il pas synonyme d’aller à Canossa, pour celui qui continue de revendiquer sa victoire à la présidentielle du 18 octobre 2020. Comme le dit l’adage : « on n’apprend pas à un vieux singe à faire des grimaces ».
Et comme si Dalein en avait ras le bol de jouer les utilités dans ce jeu dupes, il a fini par se rendre à l’évidence qu’il ne servait à rien de dialoguer pour dialoguer. Si les conclusions de ces conclaves servaient simplement à être logées dans les fonds de tiroirs.
L’Union Européenne estime pourtant à travers son Haut représentant M. Josep Borrell, que le dialogue inclusif pourrait servir de cadre pour rabibocher les parties antagonistes.
Quant au Gouvernement guinéen, il dit « souscrire à toutes les initiatives et actions visant à mettre un terme à l’impunité, pour le renforcement de la Démocratie et de l’État de droit dans le respect et la confiance mutuels », comme l’a fait savoir son porte-parole dans sa réplique à la lettre-réponse du Haut représentant de l’UE.
Reste à savoir si le moment sied pour réunir autour de la table les acteurs politiques guinéens, d’autant que plusieurs croupissent en prison, en attendant leur procès. Tout ça mis bout à bout démontre à suffisance que les conditions d’un dialogue inclusif ne sont pour le moment pas réunies.