Au péril de leur vie, les enfants de plusieurs localités rurales enclavées de Faranah, luttent contre l’ignorance en étudiant sous des paillotes. Malgré l’insécurité, la peur, l’amertume, les incertitudes dans l’achèvement des programmes scolaires, les écoles sous paillotes constituent un maillon incontournable du système scolaire à Faranah. Zoom sur un univers scolaire précaire dans la province.
Voici l’image frustrante d’une école qui déchire le cœur et qui abrite plus d’une centaine d’enfants, dans un secteur de la commune urbaine de Faranah. Ce qui est sans cesse, un cri du cœur de tous les jours des citoyens de cette localité.
Malgré les efforts du gouvernement guinéen et ses partenaires, le manque d’infrastructures scolaires de qualité reste jusqu’à présent un véritable casse-tête pour plusieurs localités rurales de la préfecture de Faranah. Ce, malgré que cette ville ait produit des fils qui occupent, depuis l’indépendance à nos jours, des hauts postes de responsabilité du pays. Mais l’investissement de ces fils dans l’éducation notamment dans les infrastructures scolaires laisse à désirer.
En effet, plusieurs villages de Faranah sont sans école en ces temps moderne, au su et au vu de ces fils hauts cadres.
Pour constater de visu le sort de ces écoliers condamnés à fréquenter sous des paillotes, le correspondant de Guineenews a fait un tour dans les sous-préfectures de Faranah. Ce reportage pourrait servir de signal d’alarme à l’endroit des autorités éducatives et fils de Faranah, afin de pouvoir changer la donne.
Tel est le cas par exemple, du village de Fourankan dont vous voyez l’école en image. Fourankan est un secteur relevant du district de Birissa situé dans la commune urbaine de Faranah à 26 km de la ville de Faranah, qui abrite une école en pailles avec des toits qui laissent à désirer où un serpent pourrait se glisser à tout moment, sous l’effet des vents violents.
Dans cette école en pailles, il y a deux groupes pédagogiques et deux enseignants avec un effectif global de 132 élèves. Comme dans d’autres localités ouvertes, à Fourankan, plusieurs enfants fréquentent l’école primaire sous une paillote de deux salles de classe, sans table qui est aussi construite par la communauté, décidée à bouter l’obscurantisme hors de leur contrée. Mais aussi, les conditions de travail ne sont pas toujours au rendez-vous dans cette paillote. On peut voir près d’une centaine dans la première salle de classe et plus d’une cinquantaine dans la deuxième, d’enfants serrés à plusieurs sur de petits table-blancs. Pas de forage dans ce village ni enseignants titulaires, sauf les contractuels communautaires.
C’est aux abords des bas-fonds que les citoyens de Fourankan s’abreuvent. Ce qui devient de plus en plus difficile en ce début de saison pluvieuse. Du coup, on se retrouve dans une classe avec quelques élèves, tous les niveaux confondus ou différents niveaux (communément appelées des classes multigrades) ont expliqué des citoyens interrogés dans ce village.
Une femme appartenant à l’association des parents d’élèves et amis de l’école de Fourankan, Mme. Zeinab Bah, a profité de l’occasion pour demander au gouvernement de les aider à obtenir une école et un forage. Pour se procurer de l’eau potable. Afin de diminuer aussi le calvaire des femmes dans le transport d’eau.
Faut-il souligner que les cours se font également sous la paillote dans les villages de Sinikiriya et de Mangata.
C’est à Sinikiriya où l’actuel ministre de l’Enseignement pré-universitaire et de l’éducation nationale a reçu tous les honneurs, lors de sa tournée dans cette préfecture, au tout début de la transition. Malheureusement, l’aubaine des citoyens de ce village s’est transformée en désespoir, puisque l’école promise n’est pas encore sortie de terre.