La polémique autour de l’école érigée à la place de l’ex-domicile de Cellou Dalein Diallo n’est pas prêt à prendre fin. Même après le baptême de l’édifice au nom de Barry Diawadou, compagnon de l’indépendance, ancien ministre de la République.
C’est le côté victime du camp Boiro de l’illustre distingué qui ne facilite pas les choses. En tout, l’association des victimes du camp Boiro ne se réjouit pas du nom. Dans une déclaration publié ce 8 octobre, 24 heures après le baptême, «elle prend acte de la démarche symbolique qui consiste à baptiser du nom de l’illustre Barry Diawadou – compagnon de l’indépendance assassiné en 1969 – la nouvelle école primaire publique de Dixinn, en dehors des règles de droit en Guinée».
Le plus important est ailleurs selon le document dont Guineenews s’est procuré copie. « L’AVCB attend toujours un début de mise en œuvre des résolutions des Assises Nationales, reprises par le Gouvernement ainsi que le Président de la Transition, incluant les principales revendications de l’AVCB, qui sont les seules à pouvoir apaiser les milliers de victimes directes et collatérales de la première République », déclare-t-elle.
Et de rappeler que «ses revendications se déclinent en 5 points »:
1. La reconnaissance officielle de l’innocence des martyrs et la cassation des décisions les condamnant;
2. La protection des 14 charniers identifiés, cartographiés par l’AVCB et l’exhumation avec l’aide des Nations-Unies des restes de ces victimes afin que les familles puissent enfin faire leur deuil, et la Nation aller de l’avant;
3. La restitution dans les termes de l’ordonnance de juillet 1985 de leurs biens spoliés sous la première République;
4. La déclassification et la transformation du camp Boiro en musée et lieu de recueillement;
5. La déclassification des archives des camps de torture ainsi que les archives nationales afin que la vérité soit connue de tous et enseignée à tous».
En tout cas, pour l’AVCB «la réalisation de ces recommandations sera le plus grand honneur que la Nation puisse faire à ces milliers d’hommes et femmes victimes de machinations et de crimes d’Etat». En attendant, indique-t-elle, «L’AVCB est patiente et persévérante: elle combat depuis 38 ans ». Rappelant que «les régimes se sont succédé, de timides avancées ont été obtenues; mais TOUT reste à faire ».
Avant de terminer par «espérer le régime de la transition sera enfin celui qui réalisera ce qui reste à faire, en étroite concertation avec les personnes concernées représentées par l’AVCB ». Comme pour dire qu’elle n’a pas été associée au baptême polémique de l’école.
Ecole Barry Diawadou: l’association des victimes du camp Boiro réagit
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