Le port négrier de Soumba situé dans la préfecture de Dubréka, considéré comme l’un des plus anciens sites ayant servi pendant la traite négrière comme centre de transit des esclaves est actuellement dans un état de délabrement. Au-delà de l’état de vétuste des infrastructures de ce site historique, les pêcheurs qui y pratiquent leur profession seraient aussi confrontés à d’énormes difficultés.
Selon le président de la jeunesse des pêcheurs du port Soumba, Keita Mohamed « ce port est l’un des vieux ports de Dubréka. Nous avons hérité ici de nos parents. Nos vies dépendent des activités de ce port. Mais nous travaillons dans des conditions très risquées. Nous n’avons aucun matériel de travail, aucun gilet de sauvetage n’est disponible. Et nos pirogues sont vielles. Aucune infrastructure n’existe au niveau de ce port, notamment le point de débarquement. Le port n’est pas aménagé. Nous assistons souvent à des cas de noyade. Souvent nous transportons la terre pour contrecarrer la boue. Nos matériels de travail, les filets, les machines et autres ne se trouvent dans aucune boutique de Dubréka, sauf à Conakry. Nous sollicitons l’aide de l’Etat, afin qu’on puisse améliorer nos conditions de vie», a déploré Kéita Mohamed.
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Moussa Camara un autre pêcheur, qui évolue dans le port de Soumba depuis 1970, dénonce la cherté des matériels, tels que les filets qui coûtent un million trois cents dans les magasins de l’Etat à Conakry. Mais aussi le manque de soutien de la part des autorités. Dans la même lancée, Moussa Camara précise: « il nous faut 50 litres de carburant pour nos déplacements, à cause de l’état des machines qu’on utilise. Nos gilets de sauvetage ne peuvent pas supporter un enfant de 3 ans. Nous souffrons énormément ici au port, toutes nos pirogues sont détruites », s’est-il alarmé.
Mamadou Keira, le directeur préfectoral de la pêche maritime de Dubréka que nous avons rencontré également a rappelé l’importance de ce port dans cette localité. « Le port de Dubréka est historique, c’est-à-dire un port négrier qui a servi du temps colonial, jusqu’à nos jours, et qui sert de port de pêche aujourd’hui dans la commune urbaine de Dubréka. Notre département assure la coordination des activités de ce port, mais aussi à la réglementation et à la législation. C’est bien vrai que le port est confronté à des difficultés, mais nous fournissons des efforts pour améliorer les conditions de travail de nos collaborateurs, notamment la fourniture des gilets de sauvetage, surtout la sensibilisation. Nos tenons compte de leurs préoccupations en remontant des informations à la hiérarchie supérieure. Nous demandions à l’Etat de faire face à ce site historique qui est dans un état critique », a-t-il conclu.