Plus d’un an après la tenue des élections communales et communautaires, c’est ce jeudi 7 février que la commune de Matoto, la plus grande du pays, a connu le nom de son maire ainsi que ceux des autres membres de son bureau exécutif.
C’est le candidat du RPG Arc-en-ciel Mamadouba Toss Camara qui a été élu avec 30 voix sur 45 à l’issue d’un scrutin qui a fut boycotté par les 14 conseillers communaux de l’UFDG, y compris Kalémodou Yansané. Celui-ci a été lors de la première élection qui fut annulée, le principal challenger de Toss Camara.
Si le RPG jubile sa victoire, à l’UFDG, cette élection ne passe guère. C’est l’amertume et la colère qui animent la direction de la principale formation de l’opposition qui dénonce des ‘’vices’’ de formes qui ont entaché le déroulement de tout le processus ayant abouti à la mise en place du nouveau bureau exécutif de Matoto. En tout cas, le Vice-président de l’UFDG, Dr Oussou Fofana n’y est pas allé de main morte. En dehors de la dénonciation du scrutin, Dr Oussou s’en prend vertement à ce qu’il appelle ‘’l’inhumanité’’ des Responsables du RPG.
Selon Dr. Oussou Fofana, le RPG Arc-en-ciel aurait pu demander un report de cette élection en raison de la mort la veille de Mohamed Koumandian Kéita, l’ancien président de la délégation spéciale de Matoto et un des actuels conseillers élus du parti.
«La République a été humiliée. Ce qui s’est passé aujourd’hui, sera inscrit dans les annales de l’histoire de notre pays. Je pensais qu’il y a avait un peu d’humanisme dans notre pays. Dr. Mohamed Koumandian Kéita, pharmacien de profession, je peux témoigner qu’il a consacré toute sa vie au RPG. Il est encore ancien président de la délégation spéciale de Matoto. Il meurt, les gens en font un non- évènement. C’est un message à l’endroit de tous ceux qui veulent se tuer pour la cause du RPG et de son président Alpha Condé», a-t-il déploré.
S’adressant au ministre de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation, Bouréma Condé, Dr Oussou l’interpelle : «Il doit comprendre une fois pour toute que quand il s’agit de la loi, on ne délègue pas. La loi dit que c’est le ministre de tutelle qui doit convoquer les conseillers et non le secrétaire général qui est un simple fonctionnaire. Bouréma Condé ne peut nullement prendre un décret pour nommer son secrétaire général. Ce dernier est nommé par le président de la République. Alors, le courrier que les conseillers ont reçu, est signé par le Secrétaire général de la commune de Matoto.»
Sur le nombre de conseillers présents à cette élection, le Vice-président de l’UFDG décèle des ‘’contrevérités’’ dans les déclarations faites à propos par le nouveau de Matoto Mamadouba Toss Camara. «Je tire la conclusion que l’UFDG a 14 conseillers. Donc peut être un absent et tous les autres étaient dans la salle, y compris le défunt Koumandian Kéita pour lequel ils ont fait la procuration. C’est triste», a-t-il regretté.
«Nous avons vu la police danser avec Mamadouba Toss Camara qui est le candidat imposé de l’Etat. Ils ont donné l’ordre à la police de massacrer tous ceux qui s’opposeront à l’installation forcée du maire du RPG Toss Camara», a-t-il accusé.