Le président du Bloc Libéral (BL), le Dr Faya Millimouno, a accordé, ce vendredi 3 août 2018 une interview à Guinéenews© au siège de son parti. Avec lui, nous avons évoqué plusieurs sujets d’actualité nationale. Il s’agit entre autres de la nouvelle loi portant restructuration de la commission électorale nationale indépendante (CENI), la crise socioéconomique qui secoue la Guinée, la sortie très controversée du Dr Ousmane Kaba, député à l’assemblée nationale, etc. Interwiew !
Guinéenews© : L’assemblée nationale a adopté au mois de juillet 2018 la loi portant sur la restructuration de la Commission électorale nationale indépendante (CENI). Cette restructuration ne fait pas l’unanimité au sein de la classe politique guinéenne. On crie au deal. Comment l’appréciez-vous au Bloc Libéral ?
Dr Faya Millimouno : D’abord merci de l’opportunité que vous nous offrez de revenir sur cette actualité. Au Bloc Libéral (BL), nous n’avons pas bien accueilli cette loi. Pas pour les mêmes raisons que les gens évoquent. Parce que la dimension sur laquelle, les gens mettent beaucoup l’accent pour critiquer la loi est le fait de définir des critères qui empêchent d’autres d’être présents à la Ceni. Même si en soi, ce n’est pas normal de regarder le front de quelqu’un pour écrire une loi. Puisqu’on n’écrit pas la loi à l’image des individus dans un pays. La loi est censée être impersonnelle et non censée être contre quelqu’un ou en faveur de quelqu’un.
Ce n’est pas la dimension pour laquelle, nous critiquons cette loi parce que nous ne sommes déjà pas représentés à la CENI depuis notre création. Mais, nous existons et nous poursuivons notre combat. C’est vrai qu’on a toujours été victimes de tricheries. Et c’est parce que nous ne sommes pas à la Ceni que nous sommes aussi victimes de la fixation abusive des cautions. Aujourd’hui, ces cautions sont devenues un moyen de dissuasion de beaucoup de candidats. Les meilleurs candidats en Guinée ne sont pas nécessairement ceux qui ont pris l’argent de l’Etat pour se recycler.
Alors, la compétition politique devait être considérée comme une compétition entre leaders et non entre hommes d’affaires. Ce n’est pas ce pourquoi nous critiquons la nouvelle loi sur la Ceni. C’est que cette loi est une violation de l’accord de 2015 repris en 2016 concernant la Ceni. Pour le comprendre, il faut remonter au rapport que les observateurs étrangers ont fait sur nos élections en 2013 et en 2015. L’une des recommandations principales qui sort de ce rapport, c’est de s’orienter vers une Ceni technique. La Ceni trop politique n’a pas amélioré la qualité des élections dans notre pays.
Par contre, la partisannerie à outrance est en train de coûter très chère et est en train de faire risquer véritablement notre pays. Donc, l’accord qui avait été signé, c’était d’aller vers une Ceni plus technique. Aujourd’hui, on est reparti vers une Ceni politique. Donc, on ne se limite pas simplement à la violation des lois dans notre pays. Maintenant, on viole les accords. Ça, c’est la première chose qui justifie notre position vis-à-vis de cette loi. La deuxième chose, c’est qu’on est en train de ramener les compétences de la Ceni dans les mains du ministère de l’Administration du Territoire.
Aujourd’hui, ce qu’ils appellent les équipements lourds par exemple les urnes, les isoloirs, les véhicules, etc, cela ne fait que commencer. On peut s’attendre à ce qu’un jour, même les bulletins soient imprimés par le ministère de l’Administration du Territoire, etc. En ce moment, la Ceni sera là une coquille vide où les gens sont là pour se croquer entre eux alors que le vrai travail, les vraies ressources, seront contrôlés par ledit ministère et cela va donner au parti qui sera au pouvoir la possibilité de concocter toute possibilité de fraudes qu’il pourra.
Guinéenews© : Concrètement, quel est le vrai problème de cette loi ?
Dr Faya Millimouno : Le vrai problème, prenez un cas comme les œuvres par exemple. Il n’y a pas un acteur politique qui ne croit pas que quand nous allons aux élections, nous n’avons pas deux paires d’urne. C’est-à-dire les urnes que nous voyons le jour quand nous allons voter dans lesquelles nous mettons les bulletins et les urnes nocturnes qui sont gardées, qui sont bourrées et qu’on vient permuter à des moments donnés, profitant de l’inattention des gens. Alors, au moment où la Ceni est encore en contrôle de tout ça, nous soupçonnons déjà qu’il y avait double urne et cela a permis la fraude à outrance. Mais, c’est une compétence qui revient au ministère de l’Administration du Territoire. Combien de paires d’urnes, on pourrait ainsi avoir et quelle chance nous pouvons avoir d’avoir des élections propres dans notre pays avec cette situation. Ç’en est un. Il y a beaucoup d’autres faiblesses. La tendance même à vouloir aller contre la pluralité politique qui est consacrée par la constitution est une faiblesse de cette loi. Nous aurions pu accepter qu’avec Lansana Conté que nous ayons deux partis politiques. Je crois qu’on aurait sauvé des vies, on aurait sauvé de l’argent et du temps. On s’est battu pendant combien d’années pour avoir le multipartisme intégral? Aujourd’hui, cette loi-là va clairement à l’encontre de la pluralité politique dans notre pays.
Guinéenews© : On accuse le RPG, parti au pouvoir et l’UFDG, dirigé par le chef de file de l’opposition, d’avoir fait un deal voire un complot contre les autres. Est-ce votre avis ?
Dr Faya Mllimouno : Je n’irai pas jusqu’à dire que c’est un complot mais ce sont des deals qui sont devenus habituels et qui n’arrangent personne. Parce qu’aujourd’hui, nous sommes dans l’impasse par rapport aux élections locales. Il y a que si nous continuons à faire ce genre de deals, c’est le peuple qui va continuer à en souffrir. Il faut remonter au moment où on s’était farouchement opposé à ce qu’il y ait waymark par exemple. C’était de toute bonne foi que nous l’avions fait. On l’a accepté. Cela a ouvert la voie à un tripatouillage à outrance du fichier électoral. Pourquoi, le débat politique s’est enlisé aujourd’hui dans ces questions de fichier qu’il faut auditer, assainir parce que c’est sous nos yeux que tout cela s’est passé. Nous aurions pu tenir jusqu’au bout et empêcher le fichier, le plus propre réalisé par la Sagem, qu’on avait, ne soit tripatouillé. Mais avec le passage de waymark, de Gemalto, on est parti de mal en pis.
Guinéenews© : Parlons des élections locales que vous évoquiez tantôt. Plus de six (6) mois déjà, les conseillers communaux élus ne sont pas installés. Récemment, le ministre de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation avait menacé d’installer les conseillers dans les localités qui ne souffraient d’aucune contestation. Et cela a soulevé une levée de boucliers, de protestation de la part de certains leaders politiques. Est-ce qu’au BL, on est d’accord avec cette méthode pour sortir de l’impasse ?
Dr Faya Mllimouno : Ecoutez ! Nous aurions pu accepter cela en tenant compte de toute la souffrance qu’endure aujourd’hui les collectivités dans leur ensemble parce qu’il n’y a pas une seule collectivité dans les mains des secrétaires généraux qui pourrait bénéficier d’une subvention par exemple, d’une ressource quelconque dans la situation actuelle. Donc, plus ça perdure, plus la souffrance n’est-ce pas de la population va se poursuivre. On aurait donc eu tendance à penser qu’il faut accepter que dans les 330 circonscriptions qu’on installe les conseillers. Mais voici là où se trouve le problème.
Au BL, depuis notre création, nous nous sommes opposés à cette course infernale des élections dans notre pays. Pratiquement, le débat politique est dominé par les élections. (…) Pourquoi, parce que quasiment, nous sommes réduits à faire des élections. Tous les ans, nous faisons des élections. Si nous faisons installer les conseils communaux en deux temps différents alors qu’ils sont supposés avoir le même mandat, nous pouvons nous retrouver dans une situation où le mandat des uns va expirer avant celui autres.
Donc, au moment où le BL est en train de travailler pour ramener toutes les élections en un seul jour, parce que ça se fait dans la sous-région ici, la Sierra vient de terminer son élection, (…), si on a fait les locales en deux temps, on aura quatre ans d’élections sur cinq. Alors quel est le temps que nous avons pour véritablement travailler dans notre pays et développer ce pays en créant de l’emploi ? Voilà, par principe, la raison fondamentale qui fait que nous n’acceptons pas que les uns soient installés avant les autres. Tel que la loi a prévu, qu’un arrêté soit pris pour permettre l’installation en un seul jour de l’ensemble des conseillers sur l’étendue du territoire national.
Guinéenews© : De la crise politique, passons à l’actualité. Aujourd’hui, il y a une grève syndicale illimitée lancée par l’inter centrale CNTG – USTG à laquelle s’ajoutent les forces sociales pour dénoncer l’augmentation unilatérale du prix du carburant à la pompe. On vous a aperçu lors de la première marche organisée par les forces sociales. Quelle est la position de votre parti par rapport à cette situation qui s’enlise ?
Dr Faya Millimouno : nous étions à cette manifestation parce que nous l’avions promis. Lorsque nous avons écouté le Premier ministre, Kassory Fofana lors de son passage devant les représentants du peuple à l’hémicycle, il y avait des motifs d’espoir surtout quand il a pointé du doigt la corruption dans notre pays comme étant l’une des principales sources de notre malheur. Quand il a pointé du doigt la gabegie financière, la mal gouvernance, il y avait quelques motifs d’espoir. Si à l’issue de cet exercice, le gouvernement s’était orienté vers une guerre véritable contre la corruption dans notre pays, je crois que le peuple de Guinée dans son ensemble aurait soutenu l’action de ce gouvernement. Mais aller chercher de l’argent dans la poche des gens qui n’en ont plus et essayer de le faire sur fond de mensonge, c’est exactement, ce que nous sommes en train de vivre. On nous dit que ce sont les institutions de Breton Wood qui le demandent. C’est faux ! Le Fonds Monétaire International et la Banque Mondiale ont constaté une délinquance financière. Trop de dépenses extrabudgétaires ont été constatées, un endettement trop élevé du Trésor public auprès de la Banque centrale, alors, on a sorti le carton rouge demandant à l’Etat d’utiliser d’autres sources pour renflouer ses caisses. Alors, la chose la plus simple qu’ils ont trouvée, c’est aller chercher dans la poche de ceux qui n’en ont pas. Il y a déjà 57% des Guinéens qui vivent sous le seuil de la pauvreté. Ça, c’est un fait.
Alors une augmentation de 25% du prix du carburant peut augmenter ce nombre-là à plus de 60%. Cela veut dire qu’on aura 60% des Guinéens qui ne sont pas des acteurs économiques dans le vrai sens du mot. C’est-à-dire, si vous ne produisez pas, vous ne pouvez pas acheter, vous ne consommez pas, vous n’êtes pas un acteur économique. La première conséquence de cette situation, c’est le ralentissement de la croissance promise aux Guinéens. Cela se vit aujourd’hui.
Beaucoup de petites entreprises sont en train de fermer parce que la grande majorité des entreprises vivent ou travaillent sur de l’énergie produite à travers des groupes électrogènes. (…). Si à Conakry ici nous apprenons qu’il y a des entreprises qui sont en train de licencier des travailleurs parce qu’elles ne peuvent plus supporter qu’est-ce qu’on peut dire de ceux qui sont à l’intérieur ? Si vous prenez le problème à la dimension nationale, vous trouverez que cette augmentation du prix du carburant est en train de heurter sérieusement l’économie de notre pays.
Nous avions pourtant d’autres options que le gouvernement et le président de la République auraient pu explorer. Le Bl est pour des gouvernements restreints et efficaces. On n’a pas besoin de plus de 20 ministres en Guinée. (…)Le parc automobile de l’Etat est trop élevé. Nous avons demandé qu’on diminue ce parc. L’Etat va faire des gains. Cela était une mesure qui aurait pu renflouer les caisses de l’Etat. Sans compter que ce que le gouvernement ne veut pas faire, c’est s’attaquer à la corruption, à la gabegie financière dans notre pays.
Il y a donc des options claires qui étaient là que le président de la République et son gouvernement auraient pu emprunter pour laisser en paix la population qui tire déjà le diable par la queue. Quand nous avons appris que c’était aller chercher l’argent dans les poches des plus pauvres, nous avons fait une déclaration dans laquelle nous avons dénoncé les maux cités ci-haut et promis d’être à côté de tous les acteurs sociaux et politiques qui se battraient pour le retour du carburant à huit mille GNF.
Il y a une autre raison qui nous pousse. Nous voyons clairement une volonté du gouvernement de nous dire des choses qui ne sont pas vraies. On nous dit que le carburant est subventionné en Guinée. Je comprends la subvention si ceux-là qui sont dans le business du carburant achètent le carburant à dix mille GNF et le gouvernement leur dit de vendre cela à huit mille moyennant des exonérations de ceci ou cela. Je peux comprendre. Mais le carburant à 8 000 GNF, quelle est la structure des prix en juin dernier. Le carburant était payé et rendu au port de Conakry, un litre de gasoil à 5 199 GNF. Pour l’essence, c’est 5 345 GNF. (…). Pour un litre de gasoil à 8 000 GNF, ce qui rentrait dans les caisses de l’Etat, c’était 1 581 GNF et pour l’essence, c’est encore proche de 1 500 GNF. Aujourd’hui, le litre à 10 000 GNF, l’Etat est en train d’empocher entre 3 500 et 3 581 GNF. Voilà des raisons pour lesquelles nous sommes au côté des forces sociales pour combattre cette augmentation.
Guinéenews© : Aujourd’hui, l’Etat refuse de revenir sur le prix de 8 000 GNF. Les négociations patinent. Les autorités interdisent les manifestations. On parle de violation des libertés individuelles et collectives. Pensez-vous bien qu’il s’agit d’une violation des droits et des libertés individuels ?
Dr Faya Millimouno : Nous serons, les partis politiques de l’opposition, à une réunion cet après-midi (vendredi 3 août 2018, ndlr). Je considère que ce que nous sommes en train de vivre aujourd’hui, comme étant l’équivalent de ce que l’on a vécu en 2007 lorsque le président Lansana Conté (Paix à son âme) avait été à la prison centrale pour sortir de la prison deux individus qui avaient des problèmes avec la justice en disant la ‘’Justice, c’est moi, l’Etat, c’est moi’’. Nous ne sommes pas en Etat d’urgence ; nous ne vivons pas une situation de coup d’Etat. C’est comme si on est en train de mettre entre parenthèses la constitution et les lois de la République. Et lorsque cela se fait, c’est l’oppression qui va s’en suivre. Et [Constitution%20Guinée.pdf]l’aliéna 4 de l’article 21 de la constitution donne droit au peuple de Guinée de résister à l’oppression.
Au-delà de cette question du carburant, le peuple de Guinée doit se lever pour exiger le respect des droits consacrés par la constitution de notre pays. Faute de quoi, on peut s’exposer à quelque chose de plus grave.
Guinéenews© : Le gouvernement, au nom d’une prétendue mesure d’accompagnement, vient de mettre en circulation des bus jusque-là stationnés à Matoto et relance le train Conakry express. Qu’est-ce que cela vous inspire ?
Dr Faya Millimouno : C’est une moquerie parce que si ce qu’on appelle mesures d’accompagnement, ça confirme la vision du gouvernement que la Guinée, c’est Kaloum. Tant qu’il y a le calme à Kaloum, la Guinée est calme. Mais nous rappelons au gouvernement que la Guinée a une superficie de 245 857 Km². C’est élémentaire. Entendre seulement que deux dizaines de bus sont mises en circulation dans une capitale qui compte près de deux millions et demi voire trois millions d’habitants, que cela est une mesure d’accompagnement pour pallier cette augmentation, c’est ridicule. C’est tellement choquant quand on écoute même les ministres en train de parler de cette augmentation, il y a trop d’arrogance.
Je crois que nous ne devons pas prendre le problème de cette augmentation du prix du carburant à la légère. Il y a deux choses qui ont des conséquences similaires : une modification constitutionnelle et ce problème de carburant. Ce qui devait encore plus facilement mobiliser les populations, c’est l’augmentation du prix du carburant parce que là, on n’a pas besoin d’une pédagogie sophistiquée pour faire comprendre à nos compatriotes même ceux qui n’ont pas été à l’école qu’une augmentation du prix du carburant affecte tout le monde.
Si nous croisons les bras pour dénoncer l’échec des forces sociales, l’échec des syndicats, qu’est-ce qu’on serait capable de faire si on nous disait par exemple que la constitution devrait être modifiée pour un troisième mandat ? Donc, nous devons faire beaucoup attention et les Guinéens doivent comprendre que c’est un test qui est en train d’être fait. Si nous échouons à ce test, nous pourrons échouer à quelque chose de plus important.
Guinéenews© : L’autre actualité qui fait la une, c’est la sortie du député Dr Ousmane Kaba. Il est accusé d’avoir tenu des propos régionalistes à caractères communautaires. Etes-vous au courant de cette sortie et comment l’interprétez-vous ?
Dr Faya Millimouno : je l’ai écouté sur les réseaux sociaux. Et j’ai lu beaucoup d’articles qui traduisent les propos d’Ousmane Kaba. Le BL, nous nous sommes constitués en parti politique effectivement pour combattre cela. Ça confirme notre constat que les dirigeants guinéens ne sont jamais affranchis de leur ethnicité. Et cela nous empêche de créer des nations capables de relever les défis auxquels nos populations sont confrontées. Il y a beaucoup de choses que nous apprenons. Nous condamnons les propos de Dr Ousmane Kaba parce que c’est antirépublicain et anticonstitutionnel.
Premièrement, cela confirme tout ce que les gens avaient comme appréhension par rapport aux élections de 2010 parce qu’Ousmane Kaba n’est pas n’importe qui. S’il n’était pas au cœur de la stratégie qui a consisté à confisquer le pouvoir pour le donner à une région ou à une ethnie, je crois qu’on n’apprendrait pas cela. C’est une affirmation claire.
Et maintenant, la stratégie, c’est comment le maintenir en instrumentalisant. Je crois qu’il n’y a pas une région plus que la Haute Guinée qui s’est rendue compte que le pouvoir en réalité, aujourd’hui, ce n’est pas un fils ou un frère que les Guinéens devaient chercher à avoir au pouvoir mais plutôt un leader éclairé, quelqu’un de patriote qui peut sortir le pays de l’ornière. Sékou Touré était le frère de quelqu’un. 26 ans, il a dirigé le pays mais il nous a laissés dans une misère dont tout le monde souffre. Ça, c’est un fait. Lansana Conté, pendant 24 ans. Il était aussi l’oncle de quelqu’un, neveu de quelqu’un, frère de quelqu’un. 24 ans, ce qu’il a laissé à notre pays, c’est plus de misère. C’est tout le monde qui souffre de cette misère.
Donc, la solution pour nous, ce n’est pas d’avoir un frère au pouvoir ou un oncle au pouvoir, ou un grand frère au pouvoir, la solution, c’est de travailler à avoir de vrai leader au pouvoir. Lorsque nous voyons ce genre de commentaire venir de quelqu’un comme Ousmane Kaba, un intellectuel de haut niveau, qui a été ministre dans ce pays, qui est député à l’assemblée nationale, fondateur d’une université privée, c’est choquant. Je dirai tout simplement, ce sont des propos que je condamne avec la dernière énergie. J’exprime toute ma déception d’apprendre cela de la bouche de Dr Ousmane Kaba.
Interview réalisée par Amadou Kendessa Diallo pour Guinéenews©