Interpellé par Guinéenews, juste après la fermeture des bureaux de vote, le président de la commission électorale préfectorale indépendante (CEPI) de Labé s’est prononcé sur la journée électorale dans sa circonscription. Dans sa réaction, El Hadj Lamine Sangaré prévient que le taux de participation sera très très faible à Labé, le bastion de l’UFDG (Union des forces démocratiques de Guinée) qui a boycotté le double scrutin.
« Cette journée s’est bien passée dans les bureaux de vote. On ne m’a signalé aucun incident. Au contraire, j’ai reçu l’appel de certains de mes collègues qui voulaient rallier les centres de vote qui m’ont dit qu’ils étaient empêchés par les barricades qui se trouvaient dans les quartiers. Par ricochet, j’ai appris qu’il y a eu accrochage entre ces jeunes qui ont barricadé et les forces de l’ordre. Mais je ne peux pas dire s’il y a eu dégâts ou pas», explique le président de la CEPI.
Pour ce qui est du taux de participation, El Hadj Lamine Sangaré est très clair : « il faut voir que sur les 87 000 électeurs attendus, au vu des résultats des scrutins passés, c’est-à-dire présidentielles et communales, je puis vous dire que 90 % de ces électeurs attendus là sont issus de l’UFDG qui n’est pas partant. Donc, quand le plat est destiné à 87 000 personnes ; 15 000 ou 20 000 viennent ; c’est déjà un grand écart. Je ne peux pour le moment vous donner aucun chiffre. Mais ce qui est sûr, ce qui est clair ; le taux de participation sera très, très faible eu égard à la non partance de l’UFDG pour ces élections», estime le président de la CEPI.
A la surprise générale, les bureaux de vote ont commencé à fermer aux environs de 16 heures en lieu et place de l’heure indiquée. Pour ce changement inattendu, El Hadj Sangaré évoque les réalités du terrain : « c’est effectif, je suis au courant de cela. Mais si tu attends pendant 1 heure, 2 heures, tu n’as pas un électeur et vu l’insécurité ; les menaces qui persistent dans les quartiers, il faut prendre les précautions pour éviter les accrochages», justifie notre interlocuteur.
Par ailleurs, les violences se poursuivent toujours dans la commune urbaine de Labé entre manifestants et force de l’ordre.