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Dossier 28 septembre 2009 – Pourquoi le procès tarde-t-il ? Les internautes s’expriment !

A l’appel des forces vives de la nation le 29 septembre 2009, des milliers d’opposants ont rallié le stade de Conakry, pour protester contre une éventuelle candidature du capitaine Moussa Dadis Camara, alors chef de la junte militaire en Guinée. Mais malheureusement, leur meeting a été réprimé dans le sang. A l’occasion du 10e anniversaire, Guineenews© a lancé le débat sur sa page Facebook. Les internautes ont ainsi donné leurs avis. Lisez !

Aly Badra Traore : « C’est triste que nous perdions nos proches en cette date. Que la justice soit faite pour les victimes. Mais il faut qu’on arrête de célébrer cette date historique en ressortant des mauvais souvenirs ».

Amadou Le Politologue Diallo : « Aujourd’hui, je suis en mesure d’affirmer que le processus pour rendre le procès du 28 septembre est en bonne voie mais, ce que nous ignorons est la partie la plus importante, c’est d’obtenir la volonté politique alors que cela existe déjà. Car, le gouvernement par le biais de son ministre de la Justice travaille d’arrache-pied avec les structures concernées pour rendre justice dans un bref délai. Aussi, il faut qu’on dégage les moyens alors que le procès demande plus 40 milliards alors que ce n’est pas en un seul jour que nous pouvons obtenir ce montant. Il nous faut du temps pour que les choses avancent dans les meilleures conditions et que par finish, la vérité puisse triompher à tous les niveaux. Je pense bien qu’en matière de procédure judiciaire, la patience est une arme qu’il ne faut jamais oublier ».

Mouhammad Bobo Diallo : « C’est parce que certains coupables sont actuellement aux commandes alors que les victimes et leurs parents ne sont pas aux commandes. Mais Allah rendra la justice équitable le jour de la résurrection, Incha Allah. Ce jour est certes proche. Wassalam ! »

Kharé Man : « Ce qui est le plus dramatique dans cette affaire, c’est l’instrumentation politique qui en est faite. Le souci de nos dirigeants n’est nullement de faire la lumière et de situer les responsabilités, mais de continuer à s’en servir comme moyen politique de gérer des adversaires ! C’est pathétique ! Sinon, même le génocide rwandais n’a pas mis dix ans avant d’être jugé. »

Diallo Ken Wanwan : « La Guinée a une histoire tumultueuse et la culture de l’impunité encourage certains Guinéens à commettre des actes de violations de droits de l’homme. A mon avis, le retard du procès est dû à un manque de volonté politique. Même si la justice avait la volonté de juger les présumés coupables, l’Etat n’a pas mis à sa disposition les moyens : infrastructures et le budget. Comment alors la justice pouvait-elle juger les présumés auteurs ? L’Etat doit agir car comme l’a mentionné Bah Oury dans Guineenews©, « la tragédie du stade de 28 septembre… (est) fondatrice de la République de Guinée. » »

Alhoussein Liné Fadiga : « Ce jour, j’écoutais à la radio depuis Londres. La liaison s’est coupée brusquement. Des heures d’attente pour ensuite apprendre ce qu’on sait aujourd’hui. La Guinée, un pays où la politique côtoie la familiarité entre les Guinéens. On veut faire mais, on ne veut pas frustrer. On veut installer un Etat de droit mais, on hésite de prendre certaines décisions par peur d’être renversé de la tête de quelconque institution ou groupement qu’on dirige. Ce procès perd de son support d’un jour à l’autre à cause de ces faits mentionnés plus haut. C’est la peur. On apprend aussi qu’au sein de l’association des victimes, il y a des soupçons de détournement de fonds. De l’autre côté, des leaders ont reçu de l’argent. Cette affaire risque de se terminer par une sorte de vérité réconciliation que de se retrouver devant une cour de justice. Un jour, on pourrait apprendre que les souris du ministère de la Justice ont bouffé le peu de documents qui ont été récoltés ».

Sow Boubacar : « Je ne vois aucune autre raison sauf un manque de volonté politique. Le régime de M. Alpha Condé a toujours prouvé que sa priorité est ailleurs, que de rendre justice ou de respecter le droit. A savoir aussi, s’il n’existait pas un pacte secret, un deal caché entre les instigateurs de ce carnage et M. Alpha Condé, l’histoire de précipiter le départ du CNDD et le mettre sur orbite. Pour étayer cette thèse, on peut constater aujourd’hui, qu’il y’a parmi les personnes mises en examen dans ce dossier, des personnalités de son entourage qui continuent à occuper des postes importants sans être écartés en attendant que la justice se prononce sur leur culpabilité ou pas ».

Dial Abd : « D’abord, tout avis sur cette question doit être précédé par l’expression d’un hommage à toutes les victimes en priant pour que le tout puissant Allah leur accorde le paradis. Ensuite, il y a le témoignage. Le mien, j’ai marché ce jour avec un groupe d’amis. De Taouyah, j’ai été jusqu’au niveau de l’école primaire de Dixinn sur la route de Donka, à quelques mètres de l’esplanade du stade 28 septembre. J’ai reçu un appel téléphonique d’une amie de Dakar pour me faire passer en live sur une radio (tfm je crois) afin de témoigner en tant qu’acteur de la marche. Je me souviens en train de dire ceci « nous avons dit non au Général De gaulle le 28 septembre 1958 et nous disons non au capitaine Dadis Camara… » Pendant mon interview, les coups de feu retentissaient.

Dans la panique, je me suis retrouvé en train de forcer la porte d’une famille pour aller me positionner entre deux véhicules de la concession. Sept heures de calvaire à plat ventre, caché jusqu’à la tombée de la nuit pour enfin sortir, me faufiler dans les dédales de Dixinn Bellevue et Minière afin de rentrer chez moi à Taouyah. Pour répondre à la question, je crois que ce procès retarde pour beaucoup de raisons. Nous sommes dans le débat certes mais, il y a une instruction judiciaire en cours également. Le retard inspire une situation au sein de laquelle on préfère l’Omerta que la réalité des faits.  Enfin, je voudrais dire la déception qui est la mienne face à cet évènement. J’éprouve le sentiment d’avoir été manipulé. J’en viens même à regretter d’avoir participé car, la démocratie, dix ans après, n’est pas victorieuse en Guinée ».

Mouctar Diallo : « A mon humble avis, le procès de la tuerie du 28 septembre 2009 risque de ne pas avoir lieu. Du moins, tant qu’Alpha Condé est au pouvoir pour la simple raison qu’il est partie prenante dans tout le processus ayant abouti à ce massacre. Des éléments probants sont disponibles qui prouvent l’implication du pouvoir en place dans ce massacre :

  1. Le représentant du RPG au stade, l’actuel ministre de la défense y était et n’avait subi aucune offense ou attaque comme les autres leaders.
  2. Malgré l’inculpation des hommes forts d’alors (Coplan Pivi, Tiegbro, Général Baldé de la gendarmerie, Général Siba ancien ministre de la justice, etc.) restent toujours en fonction.
  3. La tentative d’assassinat contre Dadis. S’il en était mort, qui serait aujourd’hui désigné comme SEUL COUPABLE.
  4. Et le Capitaine Dadis, bien qu’étant inculpé a décidé librement de venir donner sa part de vérité dans ce dossier, mais TOUJOURS EMPÊCHÉ de fouler le sol guinéen.
  5. Les vrais instigateurs de ce massacre sont actuellement à Conakry et au sommet de l’Etat.

Malheureusement, ces victimes s’ajoutent au macabre liste de victimes qu’a connues la Guinée depuis son accession à l’indépendance, wa salam !»

Baldé Malipan : « Pour moi, la seule raison pour laquelle il n’y pas eu encore de procès dans cette affaire dite du 28 septembre est un manque de volonté politique du régime en place. Ceci sur base de calcul et chantage politique. En effet, ce régime qui vit et pense politique ne voudra pas perdre le soutien de certains alliés politiques et de certains gros bonnets dont les responsabilités sont clairement établies dans ces crimes. Par ailleurs, aussi longtemps qu’il n’y aura pas de procès, le régime utilisera cette affaire pour faire chanter tous ceux qui sont de près ou de loin impliqués dans ces crimes ».

Chérif-Ya Haidara : « Il n’y aura jamais de procès sous le régime d’Alpha Condé parce qu’aujourd’hui, il entretien certains commanditaires civils et militaires qui occupent des hautes fonctions dans son administration !! »

Mohamed Valek Touré : « Cela fait 10 ans qu’a eu lieu le massacre du stade de Conakry. Depuis, les victimes n’ont toujours pas obtenu justice alors que les fonds pour la tenue du procès ont été annoncés. Et depuis les victimes attendent ! »

Arfamoussaya Macka Diaby : « Il n’y a pas eu de retard accusé pour la tenue de ce procès. Ce n’est pas un manque de volonté pour les autorités actuelles d’organiser ce procès. Car les autorités d’aujourd’hui étaient dans les rangs des victimes de ce jour tragique. Nous vivons dans une société difficile, avec un passé difficile. Comme disait le Président de la République, Pr Alpha Condé, en Guinée, tout le monde est à la fois bourreau et victime. J’apprécie la démarche du gouvernement pour l’organisation de ce procès. Il faut un procès propre et sans aucun règlement de compte. En un mot, il faut une commission vérité, justice et réconciliation dans ce pays. Après ce procès du 28 septembre, espérons que, toutes les autres victimes ne demanderaient pas justice. »

Siddy Koundara Diallo : « Je pense que c’est un manque de volonté politique. J’ai l’impression que ceux sont au pouvoir n’ont pas intérêt à ce que justice soit rendue dans cette affaire. L’attaque du domicile privé du président a été jugé et les coupables ont été condamnés en un laps de temps, mais les massacres du 28 septembre trainent toujours, c’est vraiment triste. Ce pays, tant qu’on ne rend pas justice à toutes les victimes, on va toujours trainer derrière les autres, par ce que les péchés sont nombreux ».

Baldé Lamarana Le Stoïcien : « En ce qui concerne ce débat, je pense bien qu’il y a tout d’abord un manque de volonté de la part des autorités qui doivent s’occuper de ce dossier. En fait, c’est vrai que des procédures seraient en cours pour la tenue de ce procès. Mais cependant, je constate le flou dans cette affaire.  10 ans, même si ce n’était pas encore terminé mais, on aurait eu 80% d’exécutions au moins. On ne peut pas faire ce procès sans la présence du capitaine Moussa Dadis Camara qui était le chef en ce temps. Il n’est pas le seul. Il y a le général Konaté et tant d’autres qui doivent être là pour être auditionnés. »

Soumah le Guinéen : « Bien entendu, le procès du 28 septembre 2009 retarde. Mais ce retard est dû au manque de local où la vie de tous les présumés sera garantie par les autorités afin qu’il y ait un procès équitable et aussi le manque de financement.  Le procès n’a ni couleur ni ethnie ni région. Ce sont des Guinéens qui sont morts au stade. Donc l’État doit impérativement organiser ce procès pour que ce drame ne se répète plus jamais dans notre pays. Moi à la fin, je me demande pourquoi l’opposition ne marche pas pour la tenue de ce procès ? »

Levwen Le Sportif : « C’est un dossier purement politique et très complexe. Il y a des non-dits dans cette affaire où des dignitaires du régime actuel qui se trouvent au sommet de l’État sont impliqués lourdement. Comme c’est l’Etat qui est en charge de l’affaire afin d’obtenir la lumière, nous restons pessimistes…»

Sogo Sogo Valdo : « On a la chance en Guinée d’avoir jusque-là, des présidents de la République chef de tout.  Président de tout et commandant de tout. Tout le monde a peur d’eux, ils sont tout : les trois pouvoirs en main. Il suffit donc que le Président de la République décide pour que cela soit fait. En gros, le président de la République n’a pas décidé que le procès se fasse. Pourquoi ? Je ne sais pas. Mais je sais une chose, si ce procès était à l’avantage du pouvoir, il serait déjà tenu ».

Sarangbe Conde : « Je pense que le procès des présumés coupables n’a pas lieu pour les simples raisons que bon nombre des coupables sont aux commandes d’une part et d’autre part, ce pouvoir n’affiche aucune volonté de l’organiserQu’est-ce qui empêche le pouvoir de trouver tous les moyens financiers et matériels pour organiser le plutôt que possible ce procès qui n’a que trop duré. La justice a foutu le camp chez nous. Pauvres de nous !!! Vouloir, c’est pouvoir. »

Note de la rédaction 

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