S’il y a un service qui a bien assimilé le volet innovation du ministère de l’Enseignement Supérieur de la Recherche Scientifique et de l’Innovation (MESRSI), c’est bien le centre d’étude et de documentation universitaire scientifique et technique (CEDUST). Les échos qui nous sont parvenus de la quatrième édition du forum de l’étudiant guinéen et après en sont une preuve éloquente.
Durant ce forum, le plus important du genre avec la Semaine Nationale de la Recherche et de l’Innovation (SENARI), l’institution dirigée par Abdoul Gadiri Kaba a fait l’objet de toutes les attractions. Son stand qui n’a pas désempli a servi de cadre à la présentation des nombreux services et opportunités qu’elle offre au monde scientifique de la Guinée et d’ailleurs. Autrement dit, son rôle « d’institution de documentation au service de l’enseignement supérieur, pour appuyer les institutions d’enseignement supérieur, recherche scientifique et de documentation pour permettre à ces dernières d’avoir une documentation de qualité, actualisée et pertinente », a déclaré le Directeur Général interrogé par Guinéenews.
Dans cet entretien, M. KAba confie : « notre participation nous a permis de toucher plus de 5 000 personnes sur les services que nous offrons et la disponibilité des différents services ainsi que les programmes en cours actuellement. Nous avons profité de cette grande rencontre pour échanger avec les utilisateurs, le monde scientifique et universitaire sur la possibilité d’une collaboration dans le cadre de la documentation. »
Une éventuelle collaboration qui pourrait être hautement bénéfique pour les bénéficiaires, c’est que « le CEDUST a quelque chose d’unique en Guinée. En l’occurrence, une bibliothèque numérique de plus de 250 millions d’ouvrages, tous domaines confondus, 612 revues scientifiques indexés et référencées et à dimension internationale. »
Heureuse coïncidence !
« Pendant que la ministre de l’Enseignement Supérieur demande aux institutions relevant de sa tutelle de s’abonner à une revue scientifique, nous mettons ces 612 revues à la disposition de ceux qui créent de partenariats avec nous », annonce le Directeur Général.
Quant aux partenariats proposés, le DG du CEDUST explique : « non seulement vous avez la borne indicative multimédia intelligente et ses millions d’ouvrages disponibles sur notre portail, mais aussi l’abonnement que nous vous transférons. »
Toujours à l’occasion du forum, les multiples moyens et outils pour accéder aux services du CEDUST ont été étalés aux prospects. Parmi eux, l’application CEDUST pro adaptée aux smartphones, disponible dans App store et dans Play store.
« Pour ce faire, il suffit juste de télécharger et installer cette application pour avoir accès gratuitement aux 250 millions de documents via la bibliothèque numérique avec les applications et les canaux de communication, notamment les réseaux sociaux. Mais également la partie payante de la bibliothèque numérique, autrement appelée E-Bibliothèque où nous avons CAIRN Info dédiée aux sciences humaines et CAIRN Sciences consacrée aux sciences formelles et naturelles », a-t-il précisé.
Autres produits que le CEDUST a proposés à l’occasion du forum de l’étudiant, il y a « le C Scan, un autre outil élaboré en collaboration avec un partenaire international qui a travaillé avec nos ingénieurs maison », informe le DG. Et d’expliquer : « il permet d’analyser un document scientifique pour évaluer son authenticité. Un trésor dans le monde scientifique et au-delà dans le monde de projet où le droit d’auteur n’est pas à l’abri des menaces et autres trafiques de tous genres. Sans oublier qu’il y a aussi le C Innove lié au loud à travers un serveur et le C panel, un espace collaboratif et de mutualisation des ressources documentaires entre les universités pour partager les documents physiques scannés… »
Une opération de marketing plus que réussie
En termes de résultats, il n’est pas exagéré de parler d’une opération de marketing réussie. En tout cas, le forum, à peine clôturé, les partenaires se bousculent aux portes du CEDUST. Le lundi de la première semaine qui a suivi l’événement, deux conventions ont été signées à cet effet, suivies de trois autres le mardi. Dans la foulée, un déplacement prévu à Labé pour installer la bibliothèque numérique au CREDEL (centre de recherche et de documentation environnementale pour un développement durable de la Moyenne Guinée). Pendant que les discussions sont en cours avec l’université de Labé, qui sera sans doute talonnée par d’autres institutions de la capitale et des régions.
Une réelle performance à mettre au crédit de l’équipe dirigeante du CEDUST qui a multiplié les initiatives pour replacer l’institution dans la position qui est la sienne dans le monde scientifique et intellectuel guinéen. Cela, grâce à un directeur qui ne manque point d’initiatives pour booster les performations et la gouvernance de son institution. « A notre prise de fonction, on avait déjà notre vision qu’on a essayée d’adapter au contexte… La première dimension de cette vision, c’est la gouvernance dont un pan important est dédié à l’optimisation des ressources humaines, matérielles et financières.
C’est dans cet esprit qu’une planification à la fois stratégique et opérationnelle a été faite avec la formation et la digitalisation au cœur du système. Le tout, assorti d’un plan d’action qui commence par un contact professionnel crée pour l’institution à ne pas confondre à un particulier fut-il son Directeur Général.
Pour la suite, les formations ont été multipliées pour un renforcement de capacité du personnel, qui, le nouvel environnement aidant, fonctionne en mode multitâche. Ce qui, comme son nom l’indique, permet d’accomplir beaucoup de tâches en peu de temps et avec peu de ressources », a-t-il confié.
A propos des formations
« Comme nous sommes dans la refondation et la rectification institutionnelle, ce volet a été intégré en vue d’une mutation qui veut que chacun s’implique et apporte le changement à son niveau. Ce qui prouve d’ailleurs que l’atelier sur le leadership et la conduite du changement qui a suscité un engouement particulier au niveau des cadres et du personnel de notre institution s’est soldé par un succès.
Autre formation à l’actif de la direction du CEDUST, c’est celle sur la gestion axée sur le résultat qui a été initiée, parce que quelles que soient les ressources, si vous n’avez pas une ressource humaine de qualité, ça ne servira à rien. Parce que le capital humain reste le moteur du développement… L’idée étant de s’approprier cette approche incontournable dans le monde actuel qui a abandonné la gestion axée sur les activités pour celle axée sur les résultats », explique-t-il. Ajoutant ceci : « la différence de taille est qu’il n’est plus question de savoir si la tâche confiée est accomplie, mais si son exécution a permis d’avoir le résultat escompté ». Et poursuivre : « il fallait que les cades aient accès à ces outils avec l’appui la planification stratégique et opérationnelle ainsi que le cadre logique jusqu’aux résultats. Sans oublier la gestion du risque. »
Le défis de la connexion Internet
« Dans sa planification stratégique, le CEDUST n’a pas oublié la problématique de la connexion Internet pour réussir le pari de la digitalisation qui élimine la distance. C’est pourquoi, en attendant une solution plus robuste dans ce vaste chantier qui sera ouvert suite à la demande faite aux autorités de doter les institutions d’enseignement supérieur et les centres de documentation de la connexion au niveau national, j’ai tenu et obtenu auprès des experts, à avoir des applications intuitives, légères, faciles à utiliser qui consomment moins de ressources internet parce que j’en suis conscient, les problèmes de connexion pouvaient être un handicap. Même avec un débit faible », reconnait le Directeur Général du CEDUST.
A propos de cette solution durable, M. Kaba promet : « s’il y a la connexion, pour nous, c’est facile d’installer notre banque numérique à l’intérieur des institutions. Tout ce qui restera à faire, c’est d’aménager un espace, l’équiper et créer des accès distants pour que le grand public vienne s’abreuver dans cet océan de connaissances. »
Perspectives du CEDUST
« L’autre atout du CEDUST dans sa configuration actuelle, c’est qu’il a de la suite dans les idées. Et l’un des maillons essentiels de son dispositif, reste la formation continue du personnel. C’est pourquoi l’institution entend continuer à renforcer le capital humain pour que ce qui doit être fait soit fait de la plus belle des manières. Je compte faire avancer les partenariats déjà établis avec 4 grands groupes rencontrés lors d’un récent déplacement à Paris. Il s’agit, entre autres, de l’Harmattan, CAIRN INFO et expertise France », confie-t-il .
En tout cas, selon notre interlocuteur, « avec ces partenaires, il y a des opportunités de formation qui peuvent s’étendre à d’autres institutions ici en Guinée. Dans un premier temps, les experts se déplaceront pour venir in situ au CEDUST, former le personnel. Ensuite, ce sont nos cadres qui vont en France, notamment à Lyon. Et puis, il y a également la formation à distance avec des outils innovants comme Microsoft Team, Zoom ou Google Meet… Ensuite, il est également prévu de renforcer tous les connectés. Un programme où il est question que tous les étudiants, enseignants et chercheurs soient connectés à la bibliothèque numérique via les installations effectuées dans les différentes institutions ou les téléphones. Il y aura aussi CEDUST Pro et EDU GN qui est en phase de conception. »
Renforcement de la gouvernance :
« Par ailleurs, pour le renforcement de la gouvernance, il y a un manuel de procédures qui est en phase de validation. Avec à la clé, à court terme, l’optimisation de ressources et beaucoup de concepts liés à la gouvernance et la dimension institutionnelle », annonce-t-il.
De belles perspectives dont le DG du CEDUST n’entend se contenter. En tout cas, pour lui, « à long terme, l’ambition est de faire du CEDUST une référence en Guinée et en Afrique de l’Ouest. Et pourquoi pas l’Afrique tout court dans le cadre de la fourniture des services documentaires de qualité. »
Et pour la concrétisation de toutes ces initiatives, les choses vont vites. « Une réunion en ligne est prévue avec les partenaires pour tabler sur la faisabilité technique et déterminer les prochaines phases du projet », indique Abdoul Gadiri Kaba.
Tout ceci dans le seul souci de remplir sa part du contrat de performance signé avec son ministère de tutelle et le gouvernement auquel le département dirigé par Dr Diaka Sidibé appartient. Avec la double satisfaction du directeur général qui, en bon manager, salue sans cesse le mérite de son personnel et la vision et l’accompagnement des autorités qu’il remercie et félicite pour les réformes à la fois courageuses et pertinentes.