Après une « abstention à désigner des délégués à ce stade » (la semaine dernière), le forum des forces sociales de Guinée (FFSG) décide définitivement de ne pas prendre part au dialogue inter-guinéen dont l’ouverture est prévue ce jeudi 24 novembre à Conakry. Il l’a fait savoir dans un document intitulé « les raisons de la non-participation du FFSG aux rencontres prévues du 24 novembre au 15 décembre 2022 en Guinée ».
A l’entame dudit document, le Forum des Forces Sociales de Guinée (FFSG) parle de « décision, imposée au FFSG avec ses plateformes, réseaux, ONG/Associations et centrales syndicales membres », avant de décliner les quatre raisons qui l’on motivée.
Parmi ces arguments, selon le document reçu par Guineenews, il y a « le manque d’objectivité des rencontres au pré dialogue accordées aussi bien aux facilitatrices qu’au Premier Ministre, qui avaient pour objectif, dit-on, de recueillir les préoccupations et propositions des différentes entités, pour un dialogue inclusif et constructif ». Alors que «dans les faits, c’est comme si les facilitatrices ont été influencées ou ont manqué de courage à prendre en compte ces préoccupations et propositions des acteurs consultés, notamment ceux en contradictions avec le CNRD sur la conduite de la transition».
Il y a aussi «le fait d’exiger aux entités, la désignation de leurs représentants avant qu’elles ne puissent prendre connaissance de la forme et du fond (c’est à dire les TDR) du dialogue, toute chose qui nous a paru très étrange, pour ne pas dire inadmissible pour un dialogue constructif dans le contexte actuel du pays ».
Troisième justification avancée par le FFSG, c’est que «les TDR que nous avons vu circuler par canaux interposés, semblent être beaucoup plus destinés à des fora ou mini assises nationales pour la définition des stratégies et moyens de mise en œuvre d’un accord préalablement obtenu par consensus ou par voix de vote démocratique ».
Enfin, indique le document, «les rencontres ainsi programmées du 24 novembre au 15 décembre 2022, avec des quotas de représentation et une pléthore d’entités en déphasage avec les réalités, ne pourront en aucun cas permettre l’établissement de la compréhension entre le CNRD et les acteurs sociopolitiques opposés à la conduite de la Transition, donc ne favoriseront à rien le consensus recherché et l’inclusion conjuguée, mais jamais retrouvés depuis le début de la transition, le 05 septembre 2021 en Guinée ».
Le FFSG ne lâche pas prise
Après avoir décliné les raison de son boycott, Le Forum des Forces Sociales de Guinée (FFSG) s’adresse au Colonel Doumbouya, aux partenaires au développement et aux acteurs sociopolitiques du pays.
Il invite: «le président de la Transition de sursoir à ces rencontres programmées qui seront beaucoup plus de dépenses de trop aux préjudices du contribuable guinéen, sans résultats tangibles, en cette période de rareté des ressources ». Et «la CEDEAO et la communauté internationale par voie de subsidiarité, de prendre en compte la contre-expertise démocratique des acteurs sociopolitiques en contradictions avec le CNRD, sur la conduite de la transition, avant toute décision au prochain sommet des Chefs d’Etat de la CEDEAO sur la Guinée, pour éviter de renforcer les opinions qui consistent à tort ou à raison de considérer l’Institution comme syndicats des Chefs d’Etats ou gardienne des intérêts cachés de puissances étrangères, en opposition aux intérêts des peuples de la sous-région dans leurs quêtes permanentes de bien-être».
Sans oublier de demander à « inviter tous les acteurs sociopolitiques et citoyens du pays, conscients de la gravité de la situation dans laquelle nous sommes plongés avec des risques élevés de troubles en Guinée et dans la sous-région, de sortir de leurs réserves en espérant de dividendes financières ou politiques, afin de conjuguer les efforts pour favoriser un retour rapide à l’ordre constitutionnel dans l’intérêt supérieur du peuple de Guinée ».