Depuis la fin du mois de janvier 2020, en plus de la coupe abusive du bois, de la destruction des têtes de sources ou encore des fours à briques sur les lits même des cours d’eau, les feux de brousse sont devenues monnaie courante à Lélouma.
Comme chaque année durant cette période de saison sèche, ce sont plusieurs milliers d’hectares de forêts qui sont consumés avec les corollaires néfastes pour la faune, la flore et pour les hommes. Cette fois-ci encore la localité fait face à la recrudescence des feux de brousse.
Le directeur préfectoral de l’environnement de Lélouma est conscient de cette situation.
« Effectivement, cette année aussi les feux de brousse sont signalés un peu partout à travers la préfecture. C’est vraiment très regrettable. Malgré la sensibilisation et les efforts consentis dans le cadre de la protection de l’environnement, d’aucuns n’arrivent toujours pas à comprendre que la protection de l’environnement y va de l’intérêt de chacun et de tous. Malheureusement, les feux de brousse ont repris de plus belle à Lélouma. Le dernier en date est celui qu’on nous a signalé dans la matinée d’hier (mardi 03 mars 2020 ndlr) au cœur même de la commune urbaine. Vous imaginez si à la commune urbaine même ça se passe comme ça. Et dans les localités éloignées, » s’interroge Mamadou Lamarana Diallo.
Poursuivant, le patron de l’environnement est largement revenu sur les conséquences de ces agissements et les impacts sur la vie locale, avant d’appeler à la collaboration de chacun pour rectifier le tir : « nous assistons actuellement à une chaleur infernale de jour comme de nuit. Les marigots, les puits sont déjà à sec. Ce sont là les conséquences de ces feux de brousse et la destruction abusive de notre environnement. Si ça continue à ce rythme, et les éleveurs et les agriculteurs seront menacés sous peu de temps. Car on parle de l’élevage et de l’agriculture où il y a de l’eau. Sinon c’est quasiment impossible. C’est pourquoi je demanderai à tout un chacun à collaborer avec nos services pour aller combattre ce fléau, qui, s’il n’est pas éradiqué menace notre vie », a-t-il plaidé.
Dans le même sillage, le chef section des eaux et forêts de Lélouma se dit préoccupé par cette situation et qu’il a déjà effectué des rencontres avec les élus locaux pour vulgariser le code forestier.
» Nous nous sommes déjà retrouvés avec l’équipe communale et les chefs de quartiers pour mobiliser tout le monde autour de cette question de lutte surtout cintre les feux de brousse. Des promesses ont été faites mais les lignes ne semblent pas trop bouger. Car on assiste actuellement à la recrudescence des feux de brousse.
En principe, ce combat doit être l’apanage de tout le monde. Car nos agents seuls ne peuvent pas couvrir toute l’étendue de la préfecture. Il faut l’implication et la collaboration des populations pour réussir ce combat. Mais malheureusement, malgré la manifestation de ces feux de brousse un peu partout, il n’y a jamais eu quelqu’un qui a été appréhendé. Quand on demande, personne ne connait le responsable », explique Toupou Koï – Koï.
Pendant que des institutions et autres organisations se battent contre le réchauffement climatique, la destruction de l’environnement bat son plein à Lélouma et dans nombreuses autres préfectures de la Guinée.