Dans un communiqué aux voyageurs, la compagnie aérienne Royal Air Maroc, un transporteur très populaire avec les voyageurs guinéens pour la fréquence et les prix offers à destination de Conakry, a annoncé le prolongement de l’annulation des vols pour cause de fermeture de l’espace aérien par le gouvernement marocain. C’est la troisième fois que le Maroc ferme son espace aérien aux vols pour cause de peur de Covid.
Plusieurs voyageurs guinéens se sont vus dans l’impossibilité de changer de vols en utilisant Air France, Emirates, TAP qui sont les rares compagnies qui servent la capitale guinéenne. Les vols étant complets et les rares disponibilités en classe affaires commencent dans les 60 millions de FG si on trouve une place.
Le problème de manque de passeport est aussi un frein à la mobilité des Guinéens de l’étranger. Les ambassades guinéennes à l’étranger ne sont pas autorisées à prolonger les passeports qui ne sont délivrés qu’à Conakry et les Guinéens binationaux détenteurs de passeports étrangers ont toutes les difficultés à obtenir des visas dans les temps impartis pour s’embarquer à destination du pays.
A cela s’ajoutent les avertissements de ne pas voyager émis par les gouvernement du Canada, Etats-Unis et certains pays de l’Europe de l’Ouest font qu’il est quasi impossible de trouver une assurance annulation voyage pour sécuriser l’aller et le retour. Les soudaines interdictions de vols – tels ceux qui sont arrivés aux pays d’Afrique Australe – ont aussi effrayé plusieurs voyageurs qui sont terrifiés d’être bloqués en Guinée.
Et pourtant plusieurs guinéens à l’étranger ont acceuilli avec enthousiasme le coup d’état de Mamadi Doumbouya qui a mis fin au régime précédent. Et plusieurs préparaient le voyage à l’idée de voir par eux mêmes le changement d’athmosphère qui a suivi le 5 septembre 2021.
Pour Aminatou qui est née et grandie en Amérique du Nord de parents guinéens et préparait ce voyage depuis 18 mois, elle accueille avec tristesse cette décision de renoncer à une visite au pays de naissance de ses parents pour s’imprégner de la culture guinéenne.
La famille Camara de Philadelphie aux Etats-Unis est obligée d’annuler le voyage des 3 enfants et de leurs parents avec l’impossibilité de trouver une alternative raisonnable par les autres compagnies. « De toutes les façons mes congés ne sont pas changeables et les vacances de fin d’années des enfants font que le report est inévitable », déclare le père.
Pour Moussa, informaticien au Maroc, c’est l’incertitude de se présenter en personne pour une interview urgente avec le gouvernement guinéen pour une offre de poste qui est son grand souci. « Je ne peux pas m’absenter comme ça de mon emploi présent et je me préparais à aller pendant les fêtes mais voilà que je suis bloqué. Mais ce n’est que partie remise. Heureusement que nous avons les vidéo conférences et les réseaux sociaux pour connecter avec les parents et amis au pays » ajoute t-il.
Ce grand retour de fin d’année au bercail des guinéens de la diaspora est donc perturbé par une série d’évènements indépendants de leur volonté. Ce qui rend triste une période qui est supposée d’être de retrouvailles.
Ceci relance le fait que les Guinéens sont toujours à la merci des compagnies aériennes étrangères depuis la disparition de la défunte Air Guinée dans les années 90. Une attente que les prochains gouvernements devaient se pencher pour que les guinéens puissent se déplacer en toute confiance dans des compagnies locales qui desserviront les principales capitales où les Guinéens sont présents.