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Défis et opportunités de la chimie pour le développement minier en Afrique: Les 23e journées de la SOACHIM s’ouvrent à Conakry

Le mardi 8 juillet 2023 marque le lancement des 23 journées de la Société Ouest Africaine de Chimie (SOACHIM) à Conakry. Pendant quatre jours, du 8 au 11 août 2023, des chimistes venus de huit pays ouest-africains (la Guinée, le Niger, le Sénégal, la Côte d’Ivoire, le Bénin, le Togo, le Mali et le Burkina Faso) se réunissent dans la capitale guinéenne pour discuter du thème central : « La chimie et le développement minier : défis et opportunités pour l’Afrique« .

Dre Diaka Sidibé, ministre de l’Enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de l’innovation, a souligné l’importance de la SOACHIM en tant que force unificatrice pour les chimistes du continent africain. Cette initiative vise à créer un espace de concertation structuré autour des questions cruciales pour contribuer efficacement au développement socioéconomique de l’Afrique. Le thème de cette année, mettant en avant les liens entre la chimie et le développement minier, s’avère particulièrement pertinent pour les États membres de la SOACHIM. La Guinée, en tant que pays hôte, est reconnue pour ses richesses minières considérables, ce qui en fait un choix naturel pour accueillir cette session.

La ministre a mis en évidence le potentiel de la Guinée dans le secteur minier, où cette industrie représente une part significative de l’économie nationale. Cependant, elle a également souligné les défis environnementaux associés à l’exploitation minière et a appelé à une utilisation judicieuse des produits chimiques pour minimiser les effets néfastes sur les populations et l’environnement: « La Guinée abrite une multitude d’entreprises opérant dans le secteur minier, ce qui contribue significativement à la croissance économique du pays. Ce secteur représente actuellement une part considérable de l’économie guinéenne, contribuant à hauteur de 65 à 80% des exportations totales et constituant environ 13% du Produit Intérieur Brut (PIB). Cependant, au-delà des retombées économiques découlant de l’exploitation de ces ressources, il est essentiel de reconnaître que cela constitue l’une des principales causes de pollution environnementale. C’est dans ce contexte que la Société des Chimistes est appelée à agir de manière urgente en faveur de la protection des populations et de leur environnement. Une utilisation judicieuse des produits chimiques utilisés dans le processus d’exploitation minière s’impose. Cette mesure devrait viser à minimiser les impacts néfastes sur l’environnement tout en soutenant le développement économique du pays ».

Le président de la SOACHIM, Dominique Codjo Sohounhloué, a quant à lui évoqué l’importance de ces journées pour faire le point sur les connaissances en chimie dans les universités de la région.  Il a souligné que les ressources minières sont des moteurs essentiels pour le développement des pays membres de la SOACHIM, permettant de financer des infrastructures telles que des écoles, des hôpitaux et des universités: « Les mines offrent la possibilité d’acquérir des infrastructures routières, des écoles, des universités, des hôpitaux et bien d’autres éléments qui contribuent au développement endogène durable de nos nations. Cela est particulièrement vrai pour la Guinée, qualifiée de ‘scandale géologique’ dans le jargon minier en raison de ses abondantes richesses naturelles. Ainsi, notre défi actuel consiste à encourager les sociétés minières à investir dans nos pays afin de promouvoir le développement d’infrastructures éducatives, universitaires, sanitaires et routières, ainsi que de renforcer les diverses structures de recherche telles que les groupes thématiques et les écoles doctorales ».

Toutefois, il a également mentionné la nécessité d’investissements dans des plateaux techniques pour la recherche, afin d’atteindre les objectifs scientifiques et de développement: « La mise en place de plateaux techniques pour la recherche revêt une importance cruciale. Surtout dans les domaines de la chimie et de l’analyse biomédicale, l’accès à des équipements de pointe est essentiel. Pour réaliser des analyses précises et atteindre nos objectifs scientifiques, il est nécessaire d’acquérir des intrants et des appareils physicochimiques d’analyse. Les ressources provenant du secteur minier jouent un rôle déterminant dans l’accomplissement de ces objectifs ambitieux ».

Roger Gnebei, Secrétaire permanent de la SOACHIM, a plaidé en faveur de la spécialisation des pays membres dans des domaines spécifiques de la chimie, ce qui favoriserait un développement rapide de l’ensemble de la région: « Notre aspiration en tant que scientifiques est de contribuer à l’établissement de véritables centres d’excellence dans chacun de nos pays. Ces centres seraient dédiés à l’enseignement, à la formation, à la recherche et à l’expertise. Les sciences chimiques, en tant que disciplines expérimentales, impliquent des coûts considérables. Étant donné que chaque pays ne peut pas mettre en place tous les équipements nécessaires pour toutes les disciplines, il est impératif de mutualiser nos ressources. Cette collaboration permettra à chaque pays de se spécialiser dans un domaine spécifique, favorisant ainsi la coopération régionale ».

Cette approche collaborative, selon lui, permettra aux jeunes chercheurs de bénéficier de l’expertise des différents pays et de mener des recherches transfrontalières pour l’avancement de la science: « Cette approche facilitera également la mobilité de nos jeunes chercheurs à travers les pays de l’espace ouest-africain pour mener à bien leurs recherches. En unissant nos efforts et en partageant nos ressources, nous pouvons concrétiser notre vision commune d’une recherche scientifique de pointe au sein de notre région ».

Il est important de noter que ces Journées Scientifiques de la SOACHIM se tiennent pour la troisième fois en Guinée depuis la création de la société en 1994 à Ouagadougou, au Burkina Faso. Cette édition reflète l’engagement continu des chimistes ouest-africains envers le développement durable de la région et la promotion de la science chimique en tant que moteur essentiel de progrès.

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