Le collectif pour une prise en charge humanisée des femmes enceintes et des accouchements, a battu le pavé ce vendredi 18 mai. Ces femmes qui se disent être des victimes du Pr. Telly Sy, le patron de la clinique Médicis, sis à Lambanyi, commune de Ratoma, ont été reçues par le Secrétaire général du ministère de la santé, Dr Sékou Condé.
Dans sa déclaration, leur porte-parole, Mme Sylla Djénab Diallo a déploré qu’avec un taux de mortalité de 669 décès pour 100 mille naissances vivantes, donner la vie pour une femme guinéenne, comporte presque tant de risque que de perdre la sienne.
Au-delà de ces chiffres qui font froid dans le dos, Djénab Diallo a affirmé que pour mesurer le dysfonctionnement de la prise en charge des femmes enceintes, il suffit de se rendre dans quelques maternités publiques et privées pour écouter les témoignages des victimes.
«On est tout de suite saisie de froid par les conditions inhumaines dans lesquelles accouchent les femmes dans la négligence et le cynisme de certains médecins, y compris ceux qui sont supposés être les plus qualifiés», a-t-elle regretté.
Parmi tous ces cas, Mme Sylla a regretté celui du Pr Telly Sy qui est devenu emblématique et qui défraie la chronique. Il faut rappeler que Pr Telly Sy est un médecin gynécologue exerçant, entre autres, à la clinique Médicis située à Lambanyi dans la commune de Ratoma.
A en croire Djénab Diallo, une des victimes de Pr. Sy, il y a une dizaine de témoignages qui mettent son ancien médecin gynécologue en cause pour une ‘’négligence extrême, mépris, arrogance qui sont des comportements hautement anti professionnels’’.
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«Le dernier cas répertorié est celui de Mme Guissé. Cette femme a été suivie par Pr Sy Telly depuis le début de sa grossesse. Elle a accouché dans sa clinique le samedi 5 mai dernier. Selon Pr Sy, Mme Guissé attendait les triplés, mais le couple a été surpris de voir un quatrième bébé à l’accouchement. L’équipe de prise en charge de Mme Guissé était composée de deux agents dont nous ignorons le statut de l’un pour un accouchement de quadruplés», a-t-elle rappelé.
Pendant l’accouchement, a expliqué M. Sylla, lorsque Pr Telly Sy a été informé de la complication de l’opération, il n’a jamais daigné faire le déplacement malgré que sa maison soit à quelques encablures de sa clinique. «La suite de l’accouchement a été plus grave. Parce que les quatre bébés sont arrivés prématurés. Donc, ils devraient être immédiatement placés dans les couvreuses. Un équipement indisponible à la clinique Médicis. Les bébés ont été transportés vivants à l’hôpital Donka à l’INSE (Institut de Nutrition et de Santé de l’Enfant) dans le véhicule personnel de M. Guissé alors que dans la clinique, une ambulance était garée. Très malheureusement, l’INSE aussi était en manque d’oxygène, des produits d’alimentation et réalimentation. C’est ce qui a conduit au décès des nouveau-nés entre samedi et dimanche en mettant le couple de Guissé dans une détresse innombrables», a-t-elle fustigé.
Un autre cas malheureux attribué au Pr Sy, a rappelé Mme Djenab Diallo, c’est celui de Mme Sylla Djénab Diallo, (C’est-à-dire elle-même, NDLR). Mme Sylla attendait des jumeaux. Selon elle, son accouchement le 1er octobre 2017 a été un cauchemar. Mme Sylla a décrit une délivrance dans la douleur quasiment dans la torture de ceux qui étaient chargés de l’assister.
«Alerté, le même Pr Sy n’a pas accepté de faire le déplacement sous prétexte qu’il était fatigué pour avoir beaucoup travaillé en dehors de la clinique. Impuissante et livrée à elle-même, Mme Sylla a perdu ses deux jumeaux faute d’assistance et de prise en charge adéquates. Le dossier est pendant devant la justice. Le couple est décidé de faire appel à la décision rendue par la première instance», a-t-elle expliqué avant d’ajouter qu’il y a une dizaine d’autres cas similaires qui sont suffisamment graves pour déclencher une inspection à la clinique Médicis et de procéder à l’audition de son patron, Pr Sy.
Plus loin, Mme Sylla a fait comprendre qu’il ressort que Pr. Sy a délibérément violé le serment d’Hippocrate en abandonnant ces patients entre les mains des équipes incompétentes (…).
«Les services de santé sont marchandés par des médecins devenus commerçants. Dans les maternités, les femmes en grossesse sont humiliées avec des propos dégradés et accompagnés parfois par des gifles. Elles sont aussi soumises à des accouchements au forceps (…). Tous les indicatifs de notre système de santé sont au rouge plaçant ainsi notre pays dans les classements réguliers des organisations internationales…», a-t-elle dénoncé.