Si la déclaration des leaders religieux rendue publique hier lundi à Conakry a le mérite d’être claire sur la demande faite au président de la République à propos des législatives du 16 février, elle n’en demeure pas moins muette sur le référendum. Un silence sur ce sujet brûlant de l’actualité qui ne passe pas inaperçu.
Pour rappel, dans cette déclaration lue par Monseigneur Vincent Koulibaly, « les leaders religieux musulmans et chrétiens, recommandent au Chef de l’État, président de la République, garant de la paix et de la quiétude sociale, d’user des pouvoirs que lui confère son statut de père de la Nation et de ses prérogatives constitutionnelles, de repousser à une date ultérieure, les élections législatives, le temps nécessaire pour garantir des élections libres, transparentes consensuelles et inclusives. »
Comme constaté dans le document, la question sur le référendum est passée sous silence. Pour en savoir davantage sur cette omission, Guineenews a approché une source proche du dossier.
Requérant l’anonymat, notre source reconnaît que le référendum n’a pas été abordé dans la déclaration. Précisant tout de même que ce n’est pas par oubli.
« La question du référendum n’est pas à l’ordre du jour considèrent les instances religieuses », déclare notre interlocuteur, pour un départ.
Mais dans la discussion, il nous est apparu que les responsables religieux ont évité la question qui fâche par stratégie.
Conscients de leur statut de presque dernier recours à l’interne, ils ne voudraient pas, selon toute vraisemblance, aller dans un affrontement avec le pouvoir et ses alliés qui défendent le projet de nouvelle constitution.
Ils espéreraient tout de même que le débat qu’ils sollicitent autour des législatives puissent être une occasion que pro et anti troisième mandat saisiraient pour aplanir les divergences.
A noter que les médias d’Etat ont décidé d’occulter, du moins pour l’instant cette déclaration, alors qu’ils étaient bien représentés à l’enregistrement.