La demande faite au Premier ministre de faire sa déclaration de politique générale au Conseil national de la transition (CNT), par le président de cet organe transitoire serait illégale. C’est ce que soutient Maître Amadou Diallo, avocat et acteur politique, par ailleurs conseiller politique de l’opposant, Cellou Dalein Diallo.
La sortie très remarquée de Dansa Kourouma ne passe pas chez l’homme de droit. Membre du CNT lors de la transition de 2010, tout comme Dansa Kourouma, d’ailleurs, M. Diallo met en cause la qualité de ce dernier d’exiger du chef du gouvernement de faire une déclaration de politique générale devant les conseillers nationaux. « Contrairement à la demande du président du CNT, aucune disposition de la Charte de la Transition n’impose au Premier ministre de faire un discours de politique générale devant les Conseillers nationaux », entame-t-il.
Selon l’avocat, « l’ article 52 de la Charte l’oblige simplement à soumettre pour approbation au président de la transition un plan d’actions de la feuille de route du Gouvernement de transition. » Et de sinterroger: « comment peut-on exiger l’application d’une disposition d’une Constitution dissoute ? » Avant d’affirmer que « cette demande du Président du CNT manque totalement de base légale. »
Une demande « illégale » qui ne serait pas dépourvue de calcul politique. Ce que n’apprécie pas Me Amadou Diallo. Au lieu de s’occuper de la définition du cadre juridique et institutionnel des élections pour le retour à l’ordre constitutionnel dans un délai raisonnable, il distrait l’opinion nationale par des demandes totalement illégales et inopportunes dans un régime de Transition », attaque l’avocat. Avant de terminer par cette demande: « de grâce, respectons la Charte que vous avez librement octroyée au peuple. »
Ce qui dit tout sur le sentiment de l’homme de droit sur le fonctionnement du pays sous la junte.
