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Débarcadère de Boulbinet : les femmes en pantalon y sont-elles interdites ? 

Le débarcadère de Boulbinet, situé dans la commune de Kaloum, à Conakry, est un vrai centre de négoces. Sa particularité est sa situation géographique, reliant les îles de loos au grand Conakry. Une position qui justifie son affluence quotidienne parce qu’en plus des pêcheurs, vendeuses et mareyeuses, viennent s’ajouter de nombreux touristes.
Dans cette zone d’activités, une nouvelle mesure vient d’entrer en vigueur. Désormais, pas d’accès pour les femmes vêtues de pantalon. Afin de renforcer la mise en œuvre effective de cette mesure, une amende de 50 000 GNF serait fixée par les services de sécurité postés, au sein du débarcadère.
Cependant, l’exécution de cette mesure par les agents de sécurité a commencé avant toute sensibilisation ou communication sur le bien-fondé de ladite.
Dans l’après-midi du dimanche dernier, Aicha et Kadiza ont été prises par surprise alors qu’elles tentaient de rejoindre les îles de Loss vêtues en pantalon. Toute tentative de se faire comprendre par les services de sécurité aura été veine. « Nous avons dit qu’on était pas informées de cette décision parce que de ce que je sais, aucune loi n’interdit le port de pantalon par les femmes en Guinée. Mais c’était sans succès, car sans courtoisie, ils nous ont obligées d’attacher des pagnes sur nos pantalons« , nous confie l’une des victimes.
Joint par notre rédaction, le vice-président du Comité de Développement du débarcadère (CDD), nous édifie sur la mesure :  » nous avons mis dans le courrier l’interdiction du port de pantalon par les femmes exceptées celles qui sont juste de passage et qui n’exercent pas au sein du débarcadère. Et cette mesure à été décidée en commun accord avec toutes les parties prenantes du débarcadère y compris les femmes mareyeuses. D’ailleurs la décision était juste prise entre nous mais elle entre officiellement en vigueur dès demain (vendredi 14 octobre 2022, ndlr). Nous allons distribuer le courrier au niveau de toutes les autorités du port« , a précisé Abdoulaye Camara.
Pour ce qui est de la restriction qu’auraient été victime de « simples passantes », M camara estime que c’était une mauvaise interprétation de ladite mesure par les services de sécurité. «  Nous les avons instruits qu’exception est faite pour les personnes qui viennent juste pour passer ou faire des achats. Nous avons imposé la décision à toutes les femmes qui viennent exercer, c’est à dire les mareyeuses, fumeuses et autres« , a-t-il indiqué.
Bien que la décision n’ait aucun fondement juridique, le vice-président rassure qu’elle n’a rien de méchant. Elle serait motivée par des principes « coutumières  » et viennent laver en quelque sorte, la réputation de la vie de débarcadère, synonyme de « vie de débauche ». Par ailleurs, Abdoulaye Camara insiste sur le fait que la mesure ne concerne que les femmes exerçant à l’intérieur du débarcadère et ne devrait s’appliquer à aucune autre.
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