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De Mamou à Kankan : la famille de l’ex-préfet Mory Diallo au cœur d’un bras de fer judiciaire    

C’est une nouvelle affaire qui défraie en ce moment la chronique à Mamou, tout comme à Kankan. Au matin du dimanche 05 septembre, alors que le putsch militaire est en cours dans la capitale Conakry, Mme Diallo née Oumou Kaba, la femme de l’ex préfet de Mamou Mory Diallo, décide d’aller confier ses affaires contenant des piles de billets de banque, s’élevant d’après elle à 520 millions GNF chez Kanigbè Kaba, une frangine à elle qui vit également dans la commune urbaine de Mamou avec sa famille.

Mais aux lendemains des faits, entre temps, la femme de l’ex préfet et son époux qui sont présentement à Kankan soutiennent aujourd’hui, qu’au lieu de 520, c’est une somme de 320 millions GNF qui a été restituée. Soit 200 Millions GNF de différence.

Ils dénoncent un abus de confiance et une tentative de chantage : « Ma femme a été victime d’abus de confiance. Parce qu’elle avait tellement confiance en cette femme, qu’elle appelait même sa grande sœur, parce qu’elles sont toutes Kaba et originaires de Kankan. Et maintenant, ils ont commencé par dire que c’est l’argent de L’Etat. Le fils de la dame est même allé dire au nouveau préfet de Mamou, que j’ai pris de l’argent à la préfecture. Ils ont en tête de profiter du fait que je ne suis plus en poste pour me traîner dans la boue. Mais je reste serein et confiant en la justice », nous a confié au téléphone Mory Diallo, ex préfet de Mamou.

Pour sa part, Abdourahaman Fofana un vitrier de profession, domicilié dans la commune urbaine de Mamou, se trouvant lui aussi présentement à Kankan, clame pour la libération de son fils et sa femme qui suite à une plainte déposée par la femme de l’ex préfet à la sûreté de Kankan, ont été arrêtés pour « abus de confiance », et actuellement détenus à la maison centrale de Kankan. Rencontré ce matin, il nous a livré sa version des faits.

« Le dimanche matin la femme du préfet, a appelé ma femme en lui disant qu’elle est en route avec ses bagages pour venir chez nous. Elle lui a demandé ce qu’il se passe, elle a répondu que c’est un coup d’état qui est en cours. Le lendemain, le lundi  selon ce que ma femme m’a expliqué, elle a ouvert une valise qui contenait des piles d’argent. Elle les a rangés en 13 tas et lui a dit que ça a fait en tout 520 millions. Ma femme a répondu en malinké, « I kan té (c’est toi qui le dit). Après elle a encore rappelé ma femme, pour lui dire que son chauffeur arrive, de lui donner tout les bagages, mais pas l’argent car elle ne faisait pas confiance en son chauffeur. Ce qui fut fait. Mon fils est venu les aider à faire embarquer les bagages. Le lundi soir j’ai reçu l’appel du préfet, il m’a dit beau, madame est allé confier de l’argent à votre femme. Mais selon elle, au lieu de 520 millions, ton fils lui a fait savoir que c’est 320 millions. Directement j’ai demandé des comptes à mon fils, il m’a dit qu’il y avait 16 piles de billets de 20.000 avec des attaches de la BCRG. Alors qu’il dit avoir demandé à sa mère si sa frangine ne s’est pas trompée. Je lui ai donné les explications de mon fils. Il m’a invité chez lui à Missira dans la commune urbaine de Kankan et ma grande surprise, c’est la police qui est venu m’arrêter.  Après quelques jours passés en prison, il m’ont libéré après avoir demandé mes relevés bancaires », a-t-il expliqué, avant d’ajouter aussi: «  je suis allé rencontrer le substitut du procureur de Kankan, pour qu’ils accordent ne serait ce qu’une liberté provisoire à ma femme et mon fils avant la fin de la procédure engagé mais, il m’a répondu que c’était trop tôt ».

Alors que M. Fofana et les siens suspectent une délocalisation de l’affaire de Mamou à Kankan au profit de l’ex administrateur civil et sa femme, joint également via téléphone le procureur de la république près le tribunal de première instance de Mamou, Sidiki Camara, explique que : «  La plainte dans cette affaire  a été déposée à  la brigade de recherche, ainsi la dame et son fils ont été interpellés. Ensuite quand le procès-verbal m’a été transmis, je me suis rendu compte que l’affaire est aussi au niveau de la direction régionale de la police de Kankan, donc je me suis dessaisi en faveur de  mon homologue de Kankan », a-t-il  laissé entendre.

Il faut aussi noter que pour  l’heure, c’est le silence radio au parquet de Kankan sur cette affaire. A suivre.

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