Face à la fronde née de l’annonce d’un nouvel accord politique le 8 août dernier entre le RPG Arc-en-ciel et l’UFDG, le président du groupe parlementaire de la majorité présidentielle, Amadou Damaro Camara a tenté de calmer les nerfs des militants ce week-end au siège national du parti à Gbessia. Lisez le message qu’il a livré aux militants qui y étaient présents.
«J’ai eu des appels de Gueasso (Lola), de Bignamou (Yomou), de Bissikrima (Dabola) où nos militants ont compris comme s’ils étaient abandonnés par le parti. Je dis non, personne n’est abandonné. Mais, je dois avouer qu’il y a eu dans tous les camps politiques une première erreur. Nous avons fait des élections communales qui sont celles de proximité ou encore des élections entre cousins mais nous, nous en avons donné un enjeu national. Alors, quand il y a un accord politique, personne ne gagne totalement et personne ne perd aussi totalement. Nous sommes à l’orée des élections nettement plus importantes qui sont les élections législatives. Nous avons un défaut au RPG, c’est que nous avons un parti de mobilisation. Mais cette année, nous nous sommes moins mobilisés et il faut qu’on se mobilise pour les élections législatives. Nous avons toutes les possibilités non seulement de gagner mais aussi, de gagner largement (…). J’entends souvent les jeunes et même les cadres qui disent qu’il ne reste que deux ans et qu’ils n’ont rien eu. Je crois qu’ils ne peuvent pas lutter pendant 30 ans ou 40 ans et se contenter de 10 ans. Vous (les militants, ndlr) devez au contraire, travailler pour faire le RPG à de l’ANC de l’Afrique du Sud. Le parti ANC a été créé avant la naissance du Président Nelson Mandela malgré qu’il soit le président le plus charismatique (…). L’ANC est le parti qui continue à donner le pouvoir aux présidents. Si après le président Ahmed Sékou Touré, le PDG-RDA s’est affaibli, après le Général Lansana Conté, le PUP s’est affaibli, nous devons en tirer les leçons pour faire du RPG un parti pérenne. Si tu n’as rien eu en 10 ans, et qu’il dure 20, 30, 40, 50 ans, tu en auras, tes fils en auront et mêmes tes petits fils. Nous demandons aux uns et aux autres, nous sommes dans une situation telle que quand une souris perse ton tambour, la sanction suprême que tu peux lui infliger, c’est de la tuer. Mais sauf que sa peau ne suffira pas pour faire ton tambour. Donc, il faut refaire le tambour et nous avons la possibilité de refaire notre tambour pendant les élections législatives. Nous pouvons démontrer à la face du monde que le RPG est le plus grand parti politique en Guinée (…). Les bruits que nous apprenons de Kindia, de Gueasso, de Bignamou, de Bissikrima, c’est normal ! Nous élites, nous sommes en avance sur nos populations à la base. Nous décidons des choses entre les murs qui sont parfois inapplicables sur le terrain. C’est pourquoi nos accords politiques prennent toujours du plomb dans les ailes quand il s’agit de l’appliquer. Il nous revient de sensibiliser les uns et les autres pour comprendre que le combat ne s’arrête pas à cela. Si nous avons perdu quelque part la mairie et que nous ayons le député, nous y serons plus forts. Au nom de la paix et en votre nom, nous avons accepté beaucoup de choses même si, au nom de la stabilité, nous acceptons souvent beaucoup de choses au contour de la loi et souvent nous n’avons ni paix, ni stabilité, ni respect de la loi. En votre nom, il faut qu’on demande au gouvernement de tout faire pour faire respecter la loi en Guinée. Ce qui se passe sur le terrain, celui qui se réveille le matin, il appelle deux ou trois copains, ils forment une ONG, ils se réclament de la société civile et ils parlent au nom du peuple de Guinée. Seul le Pr. Alpha Condé qui a été élu par suffrage universel, est habilité à parler au nom du peuple de Guinée. Personne ne peut me prouver qu’il aime la Guinée plus qu’Alpha Condé (…). Il y a des syndicalistes qui prennent la couverture des syndicats, d’autres se réclament de la société civile mais, qui travaillent pour les partis politiques. Ce qu’ils oublient, le Pr. Alpha Condé a tous les moyens de l’Etat pour savoir ce qui se passe où on ne pourra pas savoir ce qui s’y passe. Quand on dit que tu as largement gagné quelque part et qu’on veut t’y installer, les populations disent que ce n’est pas ici que tu as gagné, je crois qu’il faut laisser les populations régler. Nous nous ne mêlons pas de cela (…). C’est dans cette condition que nous avons accepté de signer cet accord politique. L’UFR qui s’en était plaint, le chef de l’Etat a rendu une visite inopinée à son leader. Je crois qu’entre frères, les choses sont en train de rentrer dans l’ordre. Nous voulons des partenariats solides, des partis qui comptent sur le terrain pour aller ensemble aux élections législatives…»