Au dernier classement de Reporters Sans Frontières, qui a relégué la Guinée de la 101ème à la 104ème place, un Guinéen, et pas des moindres, dont on oublie le nom pour l’instant, s’était insurgé. Le classement des capitales dans le top10 des plus polluées du monde, c’est la capitale des « Gaïndés » qui a remporté la médaille d’argent, juste derrière New Delhi, qui a pris la place de Pékin.
On parle de particules minces que produirait la ville de Dakar, qui brûle les ordures à tous les bouts de carrefour. Mais Dakar brûlerait-elle plus les ordures que Conakry ? Si des échantillons de particules minces ont été prélevés à Dakar, on ne sait p as si les spécialistes qui ont exécuté ce prélèvement pourraient respirer 10 minutes, s’ils venaient au quartier Dar-es-Salam, sis à la décharge de la Minière, au centre de Conakry.
Cette décharge enfume la ville au gré du vent, de nuit comme de jour. La fumée dégagée en saison sèche est âcre, mais elle est de loin plus supportable que pendant la saison des grandes pluies, où elle est âcrement humide. Les habitants de ce quartier dorment dans cette fumée toxique, les enfants jouent au ballon dans cette fumée.
Entre déguerpir les populations riveraines ou les ordures, le gouvernement ne sait quelle solution serait la plus opportune. La solution serait de construire une usine d’incinération avec haute cheminée, d’autant plus que le château d’eau qui y est dessert une partie de Conakry en eau potable, et quand on sait que la nappe d’eau souterraine d’où provient cette eau est située en contrebas de cette décharge, et que les infiltrations ont presqu’atteint le niveau de la nappe d’eau, depuis le temps que cette décharge est en fonction.
Cheick Taliby Sylla, le ministre, se rappellera qu’on en a parlé de ce problème, quand il était directeur général de la SEG. C’était au temps où Gnanga Komata Gomou était ministre de l’Energie et de l’hydraulique, dans le gouvernement de Consensus de Lansana Kouyaté.
A l’occasion, nous lui avions parlé de la qualité douteuse de l’eau fournie aux populations, Cheick Taliby avait pris un verre, s’était servi à la pompe et avait but tout le conenu cul sec, sans faire de grimace. S’il pouvait refaire l’expérience encore, de nos jours, pour nous édifier, Guinéenews enverrait un reporter fixer l’évènement pour rassure les populations que l’eau du robinet est toujours potable, à moins que Mamadou Diouldé Diallo ne donne l’assurance aux gens inquiets…
Si, avec ce qui vient d’être dit, le classement des capitales les plus polluées met Dakar en deuxième rang, on se demanderait si les spécialistes étaient venus s’enquérir de ce qui se passe quotidiennement à Conakry. Des lieux d’incinération sont partout. Mais aussi, il se pourrait que Dakar en fait plus.
Les autorités guinéennes doivent-elles s’attendre à ce que Conakry soit médaillée olympique de pollution pour apprendre à danser ? Pour le moment, elles dorment sur leurs lauriers secs. Ne les réveillez pas.