La Nationale Conakry-Kankan barricadée, le trafic routier perturbé depuis le petit matin, les rues de Dabola envahies par des jeunes munis de pancartes aux écriteaux hostiles au pouvoir, le commerce fermé, presque toutes les activités à l’arrêt. C’est le visage que présente ce matin la ville de Dabola, selon M. Sayon Traoré, le leader du Mouvement de Protestation des Jeunes de Dabola, interrogé par nos confrères de la radio Espace, ils protestent contre la fermeture de « l’huilerie COPEOL de Dabola. »
Reprise en 2011 par un homme d’affaires Espagnol et mise en marche en 2014, l’huilerie COPEOL de Dabola a fermé après deux ans d’activités. Mécontents de cette fermeture, les jeunes de Dabola après plusieurs rencontres infructueuses avec les responsables de l’usine et les autorités, ont décidé dans la matinée de ce lundi 21 mai de prendre la rue pour se faire entendre. Ainsi très tôt, ils ont envahi la nationale Conakry-Kankan où ils ont érigé des barricades avant de paralyser toute la ville.
Les forces de l’ordre dépêchées sur les lieux ont réussi à dégager certains endroits mais une fois quittées, les jeunes y reviennent pour réinstaller les pierres, barbelés de fer et des pneus. Depuis le matin donc, selon leader du Mouvement de Protestation, les échauffourées continuent.
Rappelons que l’huilerie de Dabola est l’une des plus vieilles usines du pays. Arrêtée après le premier régime, remise en marche pendant le deuxième régime puis arrêtée, elle a été reprise en 2011 par des partenaires espagnols suite à une négociation avec le gouvernement. Lors de la signature du contrat, il était question que l’Etat intervienne pour soulager les producteurs d’arachide en les subventionnant. Le Chef de l’Etat, lors de sa visite à Dabola aurait pris l’engagement d’aider les producteurs au niveau du prix bord champ.
Mais hélas ! Ils vont vite déchanter. Cette promesse du président Alpha Condé ne sera jamais une réalité. Les responsables de l’huilerie qui avaient revu à la hausse le prix bord champ en attendant l’aide promis, se voient obligés de le revoir à la baisse. Les producteurs d’arachide vont alors se décourager. Ils se détournent du marché guinéen pour le Sénégal et le Mali. La production locale prend un coup et l’usine à son tour prend du plomb dans l’aile. Que faire ? Il faut fermer. Les partenaires espagnoles ferment l’usine et la démantèlent.
Déçus et mécontents, les jeunes de Dabola cris leur colère et demandent aux partenaires de laisser l’usine intacte.
Interrogé, le ministre de l’Industrie, des Petites et Moyennes Entreprises affirme que l’Etat n’est pas actionnaire dans cette société. Et non plus, il n’est pas saisi de la fermeture de l’usine. Maintenant qu’il est au courant, il va s’approprier l’information et trouver une solution à ce problème.