Pour avoir raté la chance d’aller à l’école, plusieurs femmes, en monde rural, trouvent une activité génératrice de revenus afin de subvenir aux besoins de leur famille. De l’approvisionnement en graines d’arachides à la commercialisation de la pâte, ce sont plusieurs personnes qui tirent profit de cette activité.
A Daara dans la sous-préfecture de Timbo situé à une quarantaine de kilomètres de la ville de Mamou, Binta Maci Bah la cinquantaine, s’est lancée dans la production de la pâte d’arachides. Elle y a installé une unité de production artisanale de la pâte d’arachides. Elle nous parle de ses débuts dans cette activité » depuis maintenant 18 ans, je travaille les arachides. Au départ, je faisais seule le travail. J’achetais les arachides à coques dans les marchés hebdomadaires, je les décortique à la main puis les cuisine dans une marmite et les transporte à Mamou où il n’y avait qu’une seule machine de broyage des graines en pâte. C’était très fatiguant« .
Actuellement, Néné Binta a mobilisé autour d’elle plusieurs autres femmes des villages pour mutualiser leurs efforts dans la production de la pâte d’arachides « suite à l’augmentation de la demande, j’ai approché neuf femmes auxquelles j’ai chargé le travail. Nous achetons maintenant les graines d’arachides à Dabola. Le sac nous est vendu à 825 000 GNF. L’équipe procède à la torréfaction des graines dans un cylindre métallique. Les graines sont cuites par lots de 10 à 15kg. Puis après refroidissement, certaines s’occupent au dépelliculage manuel des graines. Enfin, l’équipe transporte les graines cuites à la machine (un broyeur à meule électronique) qui donne trois bidons de pâte par sac« , explique t-elle.
Tous les mardis au marché hebdomadaire de Dounet, les femmes procèdent à la vente de la pâte à 330 000 GNF par bidon. Les clients viennent de Conakry et du Dalaba.
Selon les informations, le revenu varie entre 100000 à 150 000 GNF par femme et par semaine. Ce revenu est tiré des bénéfices de la vente » plusieurs parmi nous ont construit un abri, certaines ont financé la scolarisation de leurs enfants, d’autres ont financé le voyage de leur enfant en Europe. Grâce à cette activité, nous participons aux affaires sociales (mariage et baptême) » se réjouit Néné Binta Maci.