Située au centre-ville précisément au quartier manquepas, dans la commune urbaine, cette bibliothèque municipale de manquepas se trouve aujourd’hui abandonnée par les lecteurs. Si sa reconstruction en 2008 avait été un ouf soulagement chez de nombreux lecteurs qui voulaient se former, histoire de mieux maîtriser avec aisance la langue de Molière, cette bibliothèque reste aujourd’hui moins fréquentée pour ne pas dire abandonnée des lecteurs, a-t-on constaté sur place.
Ce manque de fréquentation continuelle est considéré par bon nombre d’observateurs comme une démission totale de ces lecteurs, quand on sait que la lecture comme le disait l’autre est la nourriture de l’esprit.
Interrogé sur cette situation, Guilavogui Wigo, bibliothécaire, explique sa déception.
« La non fréquentation de cette maison du livre pourrait s’expliquer par le fait que la technologie est développée comme l’internet qui fait qu’au jour d’aujourd’hui les enfants ne s’intéressent plus à la lecture. Les réseaux sociaux sont devenus de nos jours des lieux les plus convoités où nos jeunes naviguent régulièrement. C’est vrai nous sommes en manque aussi de certains documents relatifs à la littérature africaine, les livres de mathématique, la bibliothèque n’a pas été subventionnée, c’est-à-dire le manque des moyens financiers, afin d’équiper cette maison en documentation mais aussi des meubles et climatisation chose qui pourra attirer les lecteurs à venir passer leur temps ici à apprendre en faisant des recherches. Nous venons de prendre service il y a de cela deux semaines. Celui qui gérait ici est allé à la retraite, cela a motivé la fermeture de la bibliothèque. Nous l’avons ouverte et nous avons commencé la sensibilisation dans les écoles, afin que les élèves puissent continuer à venir lire », confie-il.
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Cet élève qu’on a rencontré sur place en train de mener sa recherche pour son exposé parle d’un manque de volonté de la part des apprenants.
« Au moment où je vous parle, les apprenants guinéens de façon générale ne veulent absolument pas se former, ils ne lisent pas, ils préfèrent rester dans les quartiers pour parler de la politique qui ne les concerne même pas ou d’aller sur les réseaux sociaux, pour des futilités. Chose qui est déplorable pour un pays qui souhaite avoir des cadres représentatifs. Et pourtant la recherche active dans les bibliothèques doit être un souci majeur pour tout apprenant conscient pour sa formation », explique Alsény Diallo, élève en terminale au lycée 28 septembre.
Pour sa part, Salifou Camara, professeur de français pense que la non fréquentation de la bibliothèque municipale de Kindia relève d’un manque de volonté politique réelle pour la promotion de la lecture.
« Les jeunes guinéens ne lisent pas, c’est vrai mais qu’est-ce que le gouvernement fait dans ce sens. On dit que la Guinée est la capitale mondiale du livre mais c’est juste simple une chanson. Partez dans les différentes bibliothèques du pays, vous ne verrez presque pas de lecteur. On ne fait pas de promotion du livre en Guinée. Nos écrivains ne sont pas soutiens et certains sont dans les oubliettes et meurent à petit feu. Regardez comment Djibril Tamsir Niane est décédé au Sénégal. Certains d’ailleurs considèrent la bibliothèque comme un véritable lieu d’enfer », ajoute-t-il.
Certes cette maison locale du livre de Kindia manque d’un cadre approprié pour recevoir des lecteurs, afin de bien mener leur recherche mais aussi son abandon par les lecteurs est une illustration parfaite qui est visible sur le terrain à travers la fermeture continuelle de ses portes et fenêtres. Ce qui veut dire que le département chargé de la Culture à travers la commune urbaine doit revoir sa copie, afin de donner un nouveau souffle à cette bibliothèque municipale.