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Crises malienne et guinéenne : l’opposant Faya Millimouno accable la CEDEAO

Dr Faya Millimonou du BL

Le non-respect par les autorités guinéennes de la transition des consignes de la CEDEAO contre le Mali est une décision tout à fait logique. C’est la position que défend le Dr Faya Millimouno, président du parti Bloc Libéral dans un entretien téléphonique accordé à Guineenews.

Contrairement aux mesures de fermeture des frontières au Mali que les dirigeants de CEDEAO ont décidées le weekend dernier, la Guinée a gardé sa frontière ouverte avec son voisin du Nord. Ce qui n’est que logique, à écouter Dr Faya Millimouno qui ne manque pas d’arguments pour soutenir la position de Conakry, mais aussi et surtout, accabler les responsables ouest-africains.

En tout cas, pour le président du BL, «la CEDEAO n’a pas toujours pris ses responsabilités quand les crises s’annoncent. Finalement le Mali, on est à la combientième prise du pouvoir par l’armée ? c’est un pays qui est presque tous les 10 ans en transition. Tout cela devait amener les leaders de la CEDEAO à s’inscrire dans la voie d’accompagner ce peuple ».

Il ne faut surtout pas lui dire que l’exception faite aux denrées de première nécessité et aux médicaments est pour soulager la position. « Les sanctions qui viennent d’être prises, c’est quasiment pour asphyxier le peuple malien, parce que c’est d’abord un pays continental qui dépend des pays qui l’entourent pour certaines de ses marchandises. Prendre la décision de fermer les frontières avec le Mali, geler les comptes, etc, c’est quasiment des mesures qui touchent plutôt le peuple », soutient-il,

Le leader politique redoute que « cette crise ne s’étende à l’ensemble des pays de la sous-région ouest africaine … à cause de la façon dont elle est en train d’être gérée ».

Rappelant dans la foulée que « la Guinée avait payé un prix très lourd les cries au Libéria et en sierra Leone… »

Par ailleurs, parlant de la genèse du coup d’Etat au niveau du Mali, « on a vu ce peuple dans les rues pour dénoncer la malvouvernance d’IBK. Alors si l’appel du peuple a été entendu par le peuple malien, la posture que devait aujourd’hui adopter la CEDEAO, c’est de s’inscrire clairement dans la voie d’accompagner ce pays à faire face aux nombreuses crises… », suggère-t-il.

Dans la même logique, reproche le Dr Millimouno à propos de la Guinée, « nous avons été jusqu’à Abuja, pour demander à la Cour de Justice de la CEDEAO d’intervenir, comme il était de son droit, pour empêcher le tripatouillage de la constitution en République de Guinée. Mais ni la Cour de Justice de la CEDEAO, ni les autres instances de la CEDEAO, il n’y a pas eu une action appropriée. Nous avons eu plutôt le sentiment que les gens que la CEDEAO envoyait à Conakry étaient complices de ce qui était en train de se passer (…) »

Une posture que le président du BL ne digère toujours pas, surtout que la même CEDEAO se montre intransigeante alors qu’elle avait fait suffisamment preuve de laxisme lorsque le pouvoir Condé tripatouillait la constitution début 2020.

Même si, pour lui, le refus de la Guinée de fermer sa frontière avec le Mali n’est pas une défiance, encore moins une anticipation aux éventuelles sanctions. « La Guinée essaie de comprendre le pays voisin dont toute complication affecterait immédiatement la Guinée (…) », défend le président du BL.

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