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Crise socioéconomique : Les forces sociales reculent d’un pas

En tout cas, la marche programmée pour ce 16 juillet, a cédé la rue à une ville morte. Pour une population déjà à l’agonie, qu’est-ce qu’une ville morte pourrait-elle apporter, surtout que ceux contre lesquels cette mesure est décidée, en sont  indifférents? Les nantis  roulent dans  des voitures rutilantes, repus de biens publics, pendant  que la gueusaille, affamée,  déambule,  à la recherche de quoi mettre sous la dent. Le contraste guinéen est révoltant.

La tragédie de cette vie citoyenne serait-elle devenue une scène comique ? « Le serpent a peur, son tueur est frileux ! ». C’est la danse infernale des inassouvis, devant les portes de l’opulence désespérée. Il faut bien que l’âne soit sacrifié pour préserver la faune royale de la peste. Mais que cacheraient  tous ces mouvements sociaux dirigés par des hommes qui entendraient redresser tous les torts des sans voix ? Jusqu’où pourraient-ils aller ? Quelles sont  leur conviction réelle, leur motivation, la sincérité de leurs cris de colère qui restent sans écho ? Il s’agirait de parler au nom d’une société muette dont les gémissements se perdent dans la rue, devenue l’agora de la Cité enfumée. Les forces sociales sont-elles suffisamment fortes pour braver la décision d’un gouvernement résolu à faire ingurgiter sa nouvelle potion, quitte à  perturber davantage les foyers? En gros  plan, sur cette scène troublante, les syndicats projettent de nouvelles grèves. Les populations vivent dans un flou stressant. Le gouvernement brandit ses armes de dissuasion, dans le silence. Sur le marché, les effets  pervers de la hausse du prix du carburant sont douloureusement sentis. Les déplacements diminuent, faute de moyens de se les faciliter. Tout, dans le pays, flambe à volonté ! Le Premier ministre Kassory a déjà dit son mot aux chefs de quartier de la Ville. La menace est là,  réelle pesante, dissuasive. Les forces sociales l’ayant pressentie, se sont résignées, en attendant, malgré le cri de guerre lancé : ’’La patrie ou la mort’’ de fléchir ou de réfléchir. Quant aux syndicats qui continuent de jouer les Tartarin, il faut les  écouter avec prudence. En Guinée, tout Jésus a son Juda. L’harmonie des voix dans la prise des premières décisions, pourrait rompre aux dernières minutes, du fait de la divergence des intérêts. Surtout que le gouvernement dispose des moyens de faire soutenir ses mesures.  Pour l’instant, il ne s’agit pas de mouvements d’ensemble visant le même but, mais de défenseurs de la même cause. Surtout que la grève d’usure est moins coûteuse au  gouvernement qu’au pauvre citoyen qui se meurt dans son angoisse quotidienne. Il reste à savoir de quel recours user, pour faire fléchir le gouvernement Kassory qui en est à son premier test de popularité. Une épreuve difficile !

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