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Crise politique : Sidya Touré reçoit Ibn Chambas et prévient la communauté internationale

L’ancien Premier ministre Sidya Touré a reçu, ce mercredi 11 mars, à sa résidence de la Minière, Mohamed Ibn Chambas, le représentant spécial du Secrétaire général des Nations-Unies pour Afrique de l’Ouest et du Sahel. Une rencontre qui a porté sur la crise politique en Guinée.

Au sortir de la rencontre, Ibn Chambas a rappelé que d’importants développements sont survenus après sa dernière mission de janvier en Guinée. A cela s’ajoute le report du scrutin du 1er mars. « Les Nations Unis continuent de suivre avec beaucoup d’attention tous ces développements. Ce report pourrait constituer une opportunité pour les acteurs politiques et sociaux en vue de la recherche de solutions consensuelles pour des scrutins apaisés et participatifs. C’est dans cette optique que s’inscrit ma mission qui me permettra de m’entretenir avec les acteurs et les partenaires pour voir comment nous pouvons ensemble faire évoluer les choses positivement », a-t indiqué.

Mohamed Ibn Chambas a réaffirmé la disponibilité et l’engagement des Nations-Unies à accompagner les efforts de la Guinée pour trouver des solutions consensuelles à la crise actuelle. Il a, par ailleurs, appelé les acteurs politiques à la retenue et à privilégier le dialogue pour la consolidation des acquis démocratiques et économiques.

Pour sa part, Sidya Touré dit avoir insisté sur des points qui sont de trois ordres.  Premièrement, a-t-il indiqué, le problème de la violence d’Etat contre les citoyens. « Depuis le 15 octobre 2020, nous avons pratiquement plus de 40 personnes qui ont été tuées. Je ne parle pas de ceux qui ont été mutilés. Et j’estime que la communauté internationale doit reprendre ce dossier, notamment au niveau des droits de l’homme. J’ai dit à Chambas que c’était de leur rôle, surtout qu’il y a une réunion qui est prévue avec le Secrétaire général des Nations-Unies à Ouaga. Et que cet aspect du problème doit être évoqué. Imaginez-vous que la police tue deux opposants à Dakar aujourd’hui. Personne ne va dormir là-bas pendant trois mois. Ici, on commence à banaliser le problème.

La deuxième chose, c’est le problème des arrestations abusives et pratiquement la torture. Les gens sont arrêtés dans des conditions qui ne sont pas définies et souvent par des gens qui sont cagoulés. Ils sont transportés souvent à Soronkoni (camp militaire situé entre Kouroussa et Kankan ndlr). Donc il faut que là aussi, les organisations des droits de l’homme s’impliquent certes, mais surtout au niveau des Nations-Unies. C’est un problème qui me tenait à cœur.

Le troisième problème, c’est celui des experts de la CEDEAO. Certains d’entre eux avaient participé à l’audit qui avait été effectué avec plus de sept personnes, mais également avec toutes les organisations, l’OIF, les Nations Unies et l’UE. On a rédigé un rapport consensuel qui a été distribué à tout le monde. Le fait de dire que ce rapport n’a pas été respecté, c’est ce qui a poussé l’OIF à partir, ne permet pas de penser que trois personnes peuvent venir de la CEDEAO et qu’en dix jours, elles vont venir dire le contraire. Donc j’estime que tout ce qui est en train d’être fait par trois personnes n’a aucun sens », a expliqué Sidya Touré.

Parlant de l’audit du premier fichier qui a été fait, le président de l’UFR a souligné que les 2,4 millions électeurs faisaient partie des 6 millions. Maintenant, on est passé à 7,7 d’électeurs. Donc il y a 2 450 000 plus ce qu’il y a à l’intérieur.

L’autre problème soulevé par Sidya Touré, c’est l’exclusion des responsables de l’opposition qui n’apprécient pas le fichier. « La communauté internationale vient de confirmer ce qu’ils ont dit. Mais quand on aura fini de corriger cela, on dit eux, ils ne participeront pas aux élections. On est dans quel pays-là ? Ce n’est pas Alpha-Land ici, c’est la République de Guinée. Donc tout le monde est concerné par l’élection et je crois que les Nations-Unies viennent de réaffirmer le caractère consensuel et inclusif des élections. Ce à quoi nous tiendrons. Ce n’est pas trois personnes qui vont venir changer quoi que ce soit avec cela », estime le président de l’UFR.

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