Pour la seconde fois, l’opposition a décidé de repousser son opération « journée ville morte » de ce mercredi 9 mai 2018 jusqu’au lundi 14 mai. L’annonce a été faite au sortir d’une réunion que les leaders de l’opposition ont eue ce mardi 8 mai au QG (quartier général) de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG) à Hamdallaye-CBG.
A l’entame de son intervention, le porte-parole, Alhousseine Makanéra Kaké a d’abord fait savoir qu’à date 107 militants et responsables de l’opposition sont détenus dans les différentes prisons du pays. Ce sont, dit-il, 62 à Faranah dont 10 mineurs, venus de Kalilnko (Dinguiraye), 12 à Faranah venus de Marella, 25 à Kindia et 7 à Dubreka dont 3 mineurs. A ceux-là il faut ajouter Ibrahima Sory Camara qui se trouve à la Maison centrale de Conakry.
L’opposition rappelle aussi que ses militants ne sont pas les seuls à être arrêtés. Il y a ceux du mouvement social : « Le jeune Aboubacar Sidiki Mara a été arrêté très tôt le matin à Boké et transféré à Conakry. Le président de la République a lui-même assumé avoir donné des instructions pour son arrestation. Il y a également M. Abdourahamane Sanoh de la PECUD qui serait dans le collimateur de la justice parce qu’il dénonce la mauvaise gouvernance et son opposition sans ambigüité contre un troisième mandat. »
Dans ce même ordre d’idée, l’ancien ministre de la Communication affirme qu’une lettre demandant la levée de l’immunité parlementaire du député Ousmane Gaoual Diallo, serait déjà arrivée à l’Assemblée nationale : « Nous avons également été informés qu’une lettre serait à l’Assemblée nationale demandant la levée de l’immunité parlementaire de Ousmane Gaoual Diallo suite à une plainte de deux ministres de la République qui, aujourd’hui, jouissent de l’immunité totale parce que nous n’avons pas encore la Haute Cour de Justice. Lui (Ousmane Gaoual, ndrl), il est justifiable, les autres (les ministres plaignants, ndlr) sont au dessus de la loi. C’est pour toutes ces raisons que l’opposition a décidé de réagir énergiquement contre cette instrumentalisation de la justice, qui vise les militants et responsables de l’opposition, des syndicalistes et activistes de la société civile. »
Se prononçant sur le travail du comité de suivi de l’accord politique, Alhousseine Makanéra Kaké, accuse : « A ce stade, on déplore l’absence d’une volonté réelle de la part de la mouvance présidentielle et du président du comité de suivi afin de trouver une solution équitable au contentieux électoral. »
« Après un long débat, la plénière a décidé d’organiser une conférence de presse jeudi 10 mai à la Maison de la presse à 11h et d’organiser la journée ville morte le lundi 14 mai 2018 au lieu de mercredi 9 mai 2018 », a-t-il conclu.
Avec Nassiou Sow.