Suite à une crise sans précédent qui secoue le secteur des Postes, Télécommunications et de l’Économie Numérique, les responsables de la Fédération Syndicale Autonome des Télécommunications et Fournisseurs d’Internet (FESATEL) ont animé un point de presse ce mercredi 23 août à Conakry.
Devant les journalistes, Mamady Kaba, président du Comité de crise et par ailleurs chargé des négociations et des conflits de la FESATEL, n’a pas mâché ses mots pour dénoncer ce qu’il appelle le manque d’attention des autorités du secteur.
Par la voix d’Isabelle Traoré, membre de la FESATEL, l’Autorité de Régulation des Postes et Télécommunications (ARPT) a expressément violé le protocole d’accord signé sous la médiation de l’Inspection Générale du Travail (IGT) à la date du 19 août 2021 entre le ministère des Postes, des Télécommunications et de l’Économie Numérique, l’ARPT et les Opérateurs de Télécommunications.
Selon elle, cette violation a entraîné, entre autres, les problèmes suivants : les parties prenantes ne sont pas en mesure de discuter et de résoudre les problèmes de manière efficace et concertée, ce qui a conduit à une impasse dans les choix et les stratégies et à des tensions permanentes entre les différentes parties ; le manque de transparence et de communication a conduit à des malentendus et à une méfiance accrue entre les parties ; les travailleurs et les consommateurs sont affectés par des politiques et des mesures qui ne sont pas bien adaptées à leurs besoins et à leurs intérêts, car ils n’ont pas été consultés au préalable ; les entreprises subissent également des conséquences négatives en raison de politiques et de mesures qui ne tiennent pas compte de leurs besoins et de leurs contraintes opérationnelles.
Dans le même sillage, Mamady Kaba a rappelé que les autorités des télécoms ne semblent pas réaliser que c’est grâce à l’ensemble des travailleurs du secteur que l’on parle aujourd’hui des recettes, des redevances et des taxes.
« Plus de 20% de l’assiette fiscale proviennent du secteur des télécoms. Nous participons à la sécurité nationale. Nous offrons des milliers d’emplois aux Guinéens. Grâce à ce secteur, nous parvenons à communiquer. On ne peut pas parler à notre place. Notre ministère de tutelle prend des décisions parce qu’il vise des résultats escomptés, mais il ignore que lors de la mise en œuvre, de nombreuses difficultés surgissent. Nous n’avons plus d’interlocuteurs aujourd’hui. Le ministre des Postes, des Télécommunications et de l’Économie Numérique semble penser qu’il n’a à faire qu’avec les différents directeurs des différentes sociétés. Il semble estimer qu’il doit collaborer uniquement avec le directeur de l’Autorité de Régulation des Postes et Télécommunications (ARPT). Ce dernier aussi semble penser qu’il ne doit se limiter qu’aux directeurs des opérateurs. Ils doivent comprendre que les opérations ne se font pas d’elles-mêmes, il y a une composante essentielle (…). Nous attirons l’attention des autorités du pays, de l’opinion nationale, des clients des différentes sociétés téléphoniques et de fournisseurs internet sur le fait que le secteur traverse une crise », a-t-il déclaré .
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