Quelques jours après la rencontre qui a abouti à la passation de service entre Abdourahmane Sanoh et Oumar Sylla alias Foniké Mengué, respectivement coordinateur national sortant et entrant du front national pour la défense de la constitution (FNDC), des antennes du mouvement basées à l’intérieur du pays rejettent catégoriquement ce changement et réclament par la même occasion un bilan administratif et financier exhaustif. C’est le cas de la coordination régionale de Labé qui dit être très surprise.
Al habib Bah le coordinateur régional du FNDC à Labé ne cache pas son mécontentement. Et a tenu à le confier à notre repoter : « il y a eu une plénière jeudi dernier à laquelle tous les coordinateurs des antennes du FNDC n’étaient pas conviés. Non seulement on n’était pas convié, mais on n’était pas informé aussi. A notre grande surprise, nous avons appris sur les réseaux sociaux que Foniké a remplacé Sanoh à la tête de la coordination nationale. Donc, tous les coordinateurs qui représentent le FNDC à l’intérieur du pays et à l’extérieur ont opposé un refus catégorique à ce changement brusque à la tête du FNDC », précise-t-il.
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Ainsi, selon Al Habib Bah, les coordinations exigent un bilan de gestion détaillé : « actuellement nous évoluons dans une grande structure des coordinateurs ; maintenant ce n’est plus Labé qui parle, ce n’est plus Kankan, Kindia ou Ratoma qui parle ; maintenant c’est tous les coordinateurs qui parlent d’une même voix. D’abord nous avons suspendu toute collaboration avec la coordination nationale et en plus de cela, nous exigeons qu’il y ait un bilan administratif et financier de la gestion de Sanoh du 03 avril 2019 jusqu’au 03 février 2022. En plus, nous demandons un compte rendu détaillé de la mission du FNDC dans la sous-région Ouest-Africaine », réclament-ils.
Selon lui également, le choix de Foniké Mengué ne pose pas problème : « le choix de Foniké ne pose aucun problème. Toute personne, tout militant et sympathisant du FNDC peut être coordinateur du mouvement s’il se retrouve dans l’esprit du FNDC. Cela n’est pas un problème. Mais récemment il y a eu des choses que nous n’allons pas accepter ; depuis pratiquement la prise du pouvoir par les militaires nous les coordinateurs au niveau de l’intérieur du pays et même ceux qui sont à Conakry ne sont pas informés de ce qui se passe au sein du FNDC. Donc, c’est un cri du cœur de tout le monde », conclut Al Habib Bah.
Assiste-t-on à l’implosion du FNDC ? Ça en a bien l’air avec ce conflit qui met à la place publique les problèmes de gestion au sein de ce mouvement, qui pourtant, a de par le passé pu mobiliser une grande partie de la population guinéenne.