Alors que ses premières accusations, émises lors d’un point de presse contre le colonel Balla Samoura, ont été réfuté par le porte-parole du haut commandement de la gendarmerie nationale, l’épouse de l’ancien ministre Ahmed Kanté persiste que son mari a bel et bien été séquestré et que ce dernier n’a eu la vie sauve que grâce à son implication personnelle.
« Monsieur Kanté a été invité suite à une plainte régulière déposée contre lui au Haut commandement de la gendarmerie nationale. Il a été entendu par les enquêteurs et quand le colonel est revenu, il l’a reçu, ils ont échangé et il est rentré chez lui. Aucune autre mesure de garde à vue n’est encore prise contre lui et n’a fait l’objet d’aucune séquestration », réagissait jeudi, à travers une note adressée à Guinéenews, le chargé de la communication de la gendarmerie, le lieutenant Aboubacar Saran Bangoura. « C’est faux et archi faux, mon mari a été séquestré de 11 heures à 23 heures. Il a fallu assez de communication entre Balla Samoura et moi. Il n’a pas voulu assumer au début. Il m’a donné le numéro de quelqu’un d’autre qui, selon lui, pouvait m’aider et que lui il ne savait de quoi je parlais… J’ai appelé et le numéro ne passait pas. C’était un faux numéro », a rétorqué ce vendredi, madame Kanté, Kadiatou Doumbouya.
Madame Kanté relate que c’est de Berlin qu’elle avait été appelée par les avocats et collègues de son mari pour l’informer que son mari était arrêté et qu’ils avaient atteint leur limite. « C’est ainsi que j’ai essayé de rentrer en contact avec Balla. Mais, il n’a pas voulu coopérer », nous a-t-elle dit. « J’ai donc commencé à appeler de gauche à droite afin que les gens agissent vite avant qu’il (Balla) ne lui fasse du mal. Et cela a porté fruit. En moins d’une heure de temps, il avait laissé mon mari rentrer à la maison. Et quand mon mari est rentré, il nous a relaté les faits », a-t-elle poursuivi. « Quand Balla a interpellé mon mari, il a mis un papier sur la table, dans une villa, à deux, il lui a dit : ‘’ tenez, voici un style, voici une feuille, vous écrivez et signez que vous cédez la direction d’AGB2A à madame Zhang ou alors je fais exploser une grenade sur la société. ‘’ Mon mari n’a pas cédé à l’intimidation, il lui a dit qu’il est facile pour vous de me faire disparaître que d’obtenir de moi cette signature… L’idée, c’était de le faire disparaître, si je n’avais pas agi, on ne parlerait pas de mon mari aujourd’hui », accuse-t-elle.
A la base du problème, la société AGB2A
En début 2021, Guinéenews écrivait sur le conflit qui opposait les partenaires d’AGB2A ( Alliance Guinéenne de Bauxite, d’Alumine et d’Aluminium) cette société minière détenue à majorité par des Guinéens. Douze mois après, c’est ce conflit entre partenaires chinois et guinéens qui cause des ennuis à l’ancien ministre des Mines. « L’affaire avait été jugée, ils (les deux frères Chinois) ont été déboutés. En appel, ils ont perdu. Entretemps, il y a eu ce coup de force le 5 septembre. Après le coup de force, ils sont revenus à la charge, pensant cette fois-ci réussir. C’est ainsi qu’ils sont allés voir le colonel Balla Samoura pour utiliser la force », a dit Kadiatou Doumbouya.